poussières d'étoiles

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légendes et mythologies du ciel


L'ASTRE DE LA NUIT Promenade au clair de lune

L'astre de la nuit

Promenade au clair de lune

Cendrée, rousse, nouvelle, en croissant ou jouant à cache-cache... La lune est pour tous les amis Pierrot une vieille camarade qui fascine, séduit et inquiète. Et même lorsque, il y a 50 ans, le monde étonné l'a regardé être piétinée par un astronaute, elle n'a rien perdu de son pouvoir d'attraction.

Levons un peu le nez vers les étoiles pour tenter de la décrocher et rendre hommage à notre tour à la belle dame lumineuse !

La nuit, effet de lune, Félix Vallotton, 1909. L'agrandissement présente le tableau René Magritte, La Page blanche, 1967, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

Une montagne comme escabeau

À l'origine du culte de la lune, il y a certainement son caractère facétieux : comment expliquer que cette lumière dans le ciel s'amuse à disparaître tous les quatre matins ? Par quel miracle revient-elle avec une telle régularité protéger les humains, perdus dans la nuit ?

Omniprésente dans la vie des premiers hommes, elle est pourtant bien discrète parmi les représentations à caractère magique visibles dans les grottes. Était-elle adorée du côté de Stonehenge ou de Carnac, au cœur de ces champs de mégalithes toujours mystérieux ?

Kudurru fragmentaire avec représentation de divinités, XIIe siècle av. J.-C., Babylone, Paris, musée du Louvre. L'agrandissement montre le  Kudurru de Meli-Shipak, représentation du croissant de lune symbolisant Nanna/Sîn, 1186–1172 av. J.-C., Paris, musée du Louvre.

 

Ce dont on est sûr c'est qu'avec l’arrivée de la civilisation, elle s’impose. Ou plutôt devrions-nous dire « il s’impose » puisque c'est d’abord sous la forme d'un homme qu'elle est adorée. Joliment dénommé Nanna à Sumer puis Sin à Babylone, il est lui-même le père du dieu-soleil Outou et de la grande déesse Ishtar, qui va peu à peu le remplacer.

On peut juger de l'importance accordée à son culte à la taille de sa modeste demeure, la ziggourat d'Ur (vers 2 000 av. J.-C.), l’un des bâtiments les plus imposants de l'Antiquité, à l'origine de la légende de la tour de Babel.

Le succès du dieu à la barbe bleue se poursuivit pendant des siècles puisque l'empereur romain Julien l'Apostolat, favorable aux cultes païens, aurait fait un détour pour visiter l’un de ses temples, en 363 de notre ère. La petite halte ne fut cependant pas d'une grande efficacité puisque le souverain fut tué peu après...

 

Tecciztecatl, le dieu de la fierté devenu la lune, portant un grand coquillage blanc, Codex Borgia, Rome, Bibliothèque vaticane.

« Ô mon dieu et ma déesse ! »

Il faudrait savoir : dieu ou déesse ? Si chez les Babyloniens, on hésite encore sur le sexe de la lune-Ishtar, dans d'autres civilisations, c'est très clair : la lune est un homme. C'est le cas chez les Aztèques ou encore chez les Bantous où notre astre va même violer sa sœur, le Soleil.

 

Tête d'une statue d'Ishtar, portant une coiffe, du temple Ushtar à Mari, en Syrie, 2800-2300 av. J.-C.

 

Pourtant, et sans aller jusqu'à faire un lien entre l'anatomie et l'expression « montrer sa lune », on remarque que la majorité des peuples lui a attribué des caractères féminins. Est-ce que ses liens avec l'eau la faisaient apparaître plus douce que le Soleil, divinité du feu que l'on ne peut regarder sans se brûler les yeux ?

Ou parce que son processus de métamorphose rappelait, d'ailleurs par simple coïncidence, la durée du cycle de fécondité des femmes ? Ce n'est en tous cas pas un hasard si le mot latin mensis, qui désignait autrefois l'astre, a donné en français « menstruation ».

Les médecins grecs et leurs successeurs se sont penchés sur ce soi-disant lien, cherchant à comprendre l'influence de la déesse-lune Artémis sur les sautes d'humeur régulières de ces dames. Au XVIIe siècle, plus personne ne s'étonnait des effets négatifs de l'astre sur ces « lunatiques » qui se comportaient de façon imprévisible, puisqu'il était acquis qu'elles souffraient simplement d'« avoir un quartier de lune dans la tête ». Il ne restait plus qu'à leur donner un balai pour les voir chevaucher au clair de lune !

Dans l'œil d'Horus

En Égypte aussi, on est sensible au mystère de la lune et de ses déplacements, que l'on explique par la personnalité du dieu Khonsou, « le Voyageur » qui ne tient pas en place. Certes, mais pourquoi ces disparitions régulières ?

Statuette du dieu Khonsou, Égypte, VIIe-IVe siècle av. J.-C., Paris, musée du Louvre. L'agrandissement montre la statue du dieu-lune debout, Égypte, VIe siècle avant J.-C., Londres, British Museum.

 

Une fois de plus, c'est la faute de Seth, l'affreux frère cadet d'Osiris ! Dans son conflit contre Horus, il n'hésite pas à transpercer l'œil gauche du dieu-faucon, cet œil qui est justement assimilé à la lune. Plus d'œil, plus de lune ! Heureusement la blessure est passagère et tout rentre dans l'ordre au bout de 14 jours, avant une nouvelle colère de Seth.

Mais comme les histoires de famille sont toujours compliquées, c'est parfois à Osiris lui-même que revient de jouer le rôle de la lune : n'a-t-il pas disparu avant de revenir progressivement à la lumière ? L'astre devient ainsi le « premier mort qui ressuscite », le symbole de la renaissance après un complet anéantissement. 

Isis de son côté, pour avoir sans relâche recherché les restes du corps de son époux démembré pour le reconstituer, est promue au rang de déesse lunaire, capable d'apporter la vie. Elle partage ce statut avec Hathor, la vache céleste dont l’époux, le crocodile Sobek, s’amuse parfois à créer des éclipses en dévorant le soleil.

Le taureau Apis est aussi dans l’affaire puisqu’il serait né d'une génisse vierge fécondée par un rayon de lune. Il y a du monde dans le ciel égyptien !

Triade palmyréenne : Baalshamin, maître des cieux entre le dieu Lune et le dieu Soleil, Palmyre, Ier siècle ap. J.-C., Paris, musée du Louvre.

Trois candidates pour un poste

« La blanche Séléné laisse flotter son voile, Craintive, sur les pieds du bel Endymion, Et lui jette un baiser dans un pâle rayon... » (« Soleil et chair »Cahiers de Douai, 1870).

Autel de Séléné, IIe siècle ap. J.-C., Paris, musée du Louvre.

 

Il suffit de quelques mots à Arthur Rimbaud pour faire revivre une des plus belles histoires d'amour de la mythologie grecque : sœur d'Hélios, dieu du Soleil, la lune Séléné est follement éprise du trop beau Endymion.

De peur de voir ce charme disparaître avec les années, celle que l'on nomme « l'Œil de la nuit »demande à Zeus de le plonger dans un sommeil éternel pour pouvoir, nuit après nuit, venir le contempler.

Mais les Grecs sont avant tout des guerriers qui apprécient les personnalités fortes à l'image d'Artémis, déesse de la nature sauvage devenue celle de la lumière et de la lune, peut-être par rapprochement avec son frère Apollon, associé au Soleil.

Après l'amoureuse et la farouche, voici le troisième membre de ce trio de charme : la sombre Hécate, « Celle qui frappe au loin ». Descendante des Titans, elle représente le visage inquiétant de l'astre et sera logiquement choisie comme protectrice par les sorcières. Elle est aussi la déesse des carrefours qu’apprécient particulièrement les loups-garous pour changer de peau.

À Rome, l'histoire se répète : c'est Séléné qui tient d'abord le haut de l'affiche sous l'appellation de Luna, « La Lumineuse ». Avant de se faire supplanter par Diane, elle a le temps de donner son nom à notre lundi (lunae dies, le « jour de la lune »).

Andrea Cellarius, Harmonia Macrocosmica, 1661, Londres, Victoria and Albert Museum. Les phases de la Lune sont illustrées dans le grand diagramme central ; à droite, 12 disques indiquent ses phases croissante et décroissante; à gauche, on voit ses 36 positions successives au cours d'un cycle complet.

La science s'en mêle

Attention, les Grecs anciens n'étaient pas que de doux rêveurs, ils ont aussi envisagé la lune comme un simple phénomène naturel et se sont abîmé les yeux à l'observer.

Dès le Ve siècle avant J.-C., Parménide comprend que la lune n'est pas auto-éclairante mais qu'elle reçoit sa lumière du soleil. Puis c'est Anaxagore qui brise le mystère des éclipses avant que les savants du IIIe siècle av. J.-C, héritiers des Babyloniens, ne se penchent sur le problème de la distance entre Terre et Lune.

Portrait de Ptolémée extrait de Claudio Tolomeo, Principe de gli Astrologi et de geografi, 1564, collection Henry Wendt.

 

Dans cette course à la découverte, c'est Aristarque de Samos qui sort vainqueur, ouvrant la voie à Hipparque de Nicée et consorts pour mettre en évidence des irrégularités dans le mouvement de l‘astre.

Le grand Aristote a vu dans sa rotation une frontière entre une première sphère, placée sous le signe des transformations, où se situe la Terre immobile, et une seconde plus éloignée, celle de l'immuable, du divin, à laquelle appartenait la Lune. Il la présentait comme une sphère parfaite, lisse, composée d'éther.

Mais c'est surtout Ptolémée (IIe siècle) qui se montre le plus ingénieux en mettant à profit deux éclipses observées à Babylone.

Encore quelques calculs, deux-trois vérifications et voici révélé au monde le diamètre de la Lune ! Son résultat est tellement précis qu'il faudra attendre la mission Apollo pour pouvoir l'affiner.

 

Source : https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=2556&ID_dossier=6&resume=1


27/07/2019
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L’origine du Monde selon la mythologie grecque (2/4)

L’origine du Monde selon la mythologie grecque

(2/4)

 

Titanomachie et Gigantomachie

 

On a vu comment Zeus, le fils de Cronos, s’était emparé du pouvoir au terme d’un combat avec son père.

Entouré de ses frères et soeurs, il règne en maître sur l’Olympe. Bien sûr, ceci n’est pas du tout du goût de Cronos, qui vient de perdre une bataille mais n’a pas encore perdu la guerre!

L’issue de cette terrible guerre, appelée Titanomachie, est incertaine…

La Titanomachie est donc un épisode de la mythologie grecque racontant la lutte entre les Titans, première génération de dieux menés par Cronos et installés sur le Mont Othrys, et les nouveaux Dieux dirigés par Zeus installés sur l’Olympe et alliéS aux Hécatonchires et aux Cyclopes.

 

La source principale est le récit qu'en fait Hésiode dans sa Théogonie .

La Gigantomachie, (en grec gigas, gigantos, géant; mach, combat) désigne dans la mythologie gréco-romaine le nom le combat des Géants contre les dieux. II ne faut pas confondre ces Géants avec les Titans qui firent la guerre à Ouranos. Les Géants étaient nés de la Gaïa (la Terre) fécondée par le sang que perdit Ouranos / Uranus lorsqu'il fut mutilé par Cronos / Saturne, d'où l'épithète de Terrigenae que leur appliquent fréquemment les auteurs anciens.

 

Dix ans durant, les combats font rage sans qu’aucun des deux camps ne parvienne à remporter une victoire décisive.

 

Mamie Gaia conseille à son petit-fils Zeus de libérer les Cyclopes et les Hécatonchires (ceux-ci sont les trois premiers cauchemars d’Ouranos, ces fameux monstres aux 50 têtes et aux cent bras, qu’il avait enfermé dans le Tartare, c’est à dire dans les entrailles de la Terre). Zeus suit le conseil de sa grand-mère et tue Campé, la vieille gardienne du Tartare afin de libérer les Cyclopes, et ceux-ci, en gratitude, lui donnent la puissance sur le tonnerre, l’éclair et la foudre.

Voilà Zeus équipé de nouveaux pouvoirs qui pourraient bien faire basculer l’issue de la guerre !

Les Cyclopes sont d’habiles forgerons, préfigurant l’incroyable ingéniosité d’Héphaïstos, donnent un casque d’invisibilité à Hadès et un trident à Poséidon, les deux frères de Zeus.

Ce dernier entraîne avec lui les Hécatonchires dans une guerre féroce contre les Titans, leur présence sur le champ de bataille aux côtés des Dieux de l’Olympe fait des ravages ! Ils parviennent à se saisir d’immenses rochers et à les balancer sur les Titans.

 

 La Chute des Titans, Rubens, 1637

Naturellement, ils sont tous écrabouillés. La compassion et le pardon n’ayant jamais été les points forts de Zeus, il condamne ses taties, tontons, cousins et cousines renégats à de lourdes peines. Le sort le plus atroce est sans doute celui réservé à Atlas, le fils de Japet : porter éternellement sur son dos et ses épaules tout le poids de la Terre et du Ciel.

 

À peine le temps de souffler, et Zeus doit reprendre les armes (en fait le tonnerre et la foudre), car voilà que mamie Gaia, d’abord alliée de Zeus lors du conflit précédent, se détourne de son petit-fils, sûrement parce qu’elle n’est pas d’accord avec la sévérité du châtiment contre les Titans (n’oublions pas qu’ils sont également ses enfants!)

Elle tente un coup d’État et incite les Géants à attaquer l’Olympe (les Géants, rappelez-vous, c’est cette race qui a été engendrée par le sang d’Ouranos lorsqu’il a perdu ses testicules qui s’est répandu sur la Terre. Ils n’étaient pas super beaux à voir, avec leurs tailles démesurées, leurs queues de dragon et leurs serpents en guise de cheveux!).

 

Et c’est reparti pour une guerre de folie durant laquelle la Terre est mise à feu et à sang. De la même façon que contre les Titans, les combats s’éternisent et aucun des deux camps ne semblent prêts à lâcher prise. Ce fut alors le début de la Gigantomachie qui ne se présentait pas bien car tous les oracles donnaient auparavant les Titans comme invincibles.

 

 

 Encelade, un Géant vaincu par Athéna lors de la Gigantomachie – Parc de Versailles, Gaspard Marsy (bronze doré), 1675

 

Une curieuse prophétie vient aux oreilles de Zeus : la seule façon de remporter la victoire serait de faire combattre un mortel à leurs côtés ! Zeus pense immédiatement à son fils Hercule (ou plutôt Héraclès, mais bon !) demi-Dieu. Hercule est à la hauteur de l’enjeu : il fut donc invité à se joindre à la troupe céleste. Afin que son stratagème ne fût pas découvert par Gaïa, il interdit au soleil, à l'aurore et à la lune de luire.

Alors tout changea de face :

-       Alcyonée, le chef des Géants percé de flèches qu’il avait enduit du sang de l’Hydre le Lerne, revint cependant à la vie en touchant la terre mais traîné hors du territoire de Pallène, il expira aussitôt.

-       Porphyrion fut tué par Zeus / Jupiter au moment où il allait faire violence à Héra / Junon.

-       Quant aux autres Géants, Ephialtès eut les yeux crevés par les flèches d'Apollon ; Eurytus fut tué d'un coup de thyrse par Dionysos / Bacchus ; Clytius fut tué par Hécate, ou selon d'autres, Héphaïstos / Vulcain l'écrasa sous le poids d'une masse de fer incandescente. Athéna / Minerve se signala en écorchant Pallas, et en lançant l'île entière de la Sicile sur le corps d'Encelade que d'autres font périr sous les coups de Silène. Polybotès s'enfuit pour éviter les traits d'Apollon; mais ce dieu l'ensevelit sous une partie de l'île de Cos. 

-       Et pendant que Zeus brûle les Géants avec sa foudre, Héraclès fait basculer les montagnes qui les écrasent ; les survivants sont enfermés dans le Tartare.

-       Les Hécatonchires endossent alors le rôle de gardiens de leurs geôles.

 


10/06/2019
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la mythologie de la Vierge, le Lion et du Bouvier

Mythologie et histoire des constellations du Bouvier, de la Vierge et du Lion 

 

 

Sources :

http://www.cosmovisions.com/Bouvier-Constellation.htm

Légendes du ciel étoilé (Amandine Marshall)

http://cosmobranche.free.fr/MythesConstellations.htm
http://www.cosmovisions.com/Lion-Constellation.htm

 

 

le Bouvier

si c'était Icare...

Au lieu d'Arcas, plusieurs ont vu, dans cette constellation, Icare (ou Icarios) cultivateur de l'Attique, qui communiqua aux humains l'art de faire le vin, qu'il avait appris de Dionysos / Bacchus (Hyginus- auteur et grammatitien latin de l'époque augustéenne et Nonnus de Panopolis poète grec).

ll avait pour fille Erigone, que d'autres, tels Plutarque, nomment Entoria.

 

Dionysos voyageant par toute la terre, pour y faire connaître la précieuse découverte du vin arriva dans l'Attique chez Icare (Pausanias dit le Périégète, géographe et voyageur de l’antiquité), et chez Erigone sa fille, qui lui donnèrent l'hospitalité. Ce dieu leur donna une outre pleine de vin, en leur enjoignant de propager la culture de la vigne par toute la terre, et d'y faire connaître ses présents. Icare charge cette outre, et se met à voyage en compagnie de sa petite chienne Moera (ou Mera), laissant Erigone à la maison.

Il rencontre dans l'Attique des bergers, à qui il fait part de la nouvelle découverte, et à qui il fait goûter le jus délicieux de Dionysos. Les bergers, en ayant bu outre mesure, s'enivrèrent et tombèrent dans une espèce de délire. S'étant imaginé qu'Icare leur avait donné un breuvage funeste, ils s'armèrent de pierres et de bâtons, et le tuèrent. Sa chienne Moera, hurlant près du lieu, fut chassée à coups de pieds. La brave petite chienne attrapa un morceau de vêtement déchiré de son maitre qui gisait au sol et l’emporta dans sa gueule. Des jours durant, le fidèle petit animal parcourut divers chemins pour regagner la maison d’Icarios. Lorsqu’enfin, elle pénétra dans la maison familiale, Erigone reconnut le morceau de drap et comprit qu’il était arrivé malheur à son père. Elle quitta la maison et se mit en route avec Moéra, jusqu’à l’endroit à son père avait été tué et sur lequel la petite chienne se remit à hurler à la mort. Erigone de désespoir se pendit à l’arbre qui avait déjà le témoin de la mort d’Icare. Moéra gémit longuement la mort de ses maitres et finit par mourir de douleur et de fatigue.

 

Zeus, irrité contre les Athéniens, les en punit, en frappant leurs filles d'un délire, qui les portait à se pendre. L'oracle d'Apollon consulté répondit, qu'ils étaient punis pour n'avoir pas vengé la mort d'Icare et d'Erigone. En conséquence de cette réponse, on punit les bergers, et on établit une fête de balançoire en honneur d'Erigone, pour arrêter les ravages de la contagion.

Pendant les vendanges, on offrit les prémices des fruits à Icare et à Erigone, qui furent placés ensuite, au nombre des astres. Erigone, dit Hyginius (auteur et grammairien latin de l'époque augustéenne), devint la figure de la Vierge, que nous appelons Justice ; et Icare devint le Bouvier et l'Arcture (l'étoile Arcturus).

Leur chien fut placé dans la constellation de Canis (l'étoile Procyon dans la constellation du Petit Chien. Il s'agit d'un nom traditionnel grec ancien –prokýōn- qui signifie «avant le chien», (rien de bien poétique : cela veut tout simplement dire que cette étoile se lève avant Sirius dans la constellation du Grand Chien).

 

On peut comprendre le rapprochement qui peut être fait entre cette institution des fêtes athéniennes et les offrandes faites à la Vierge et au Bouvier, quand on se rappelle qu'on peut leur faire faire

  • l'ouverture de l'automne et des vendanges (Hésiode);
  • que la Vierge même a une étoile (Epsilôn Virginis) à qui cette circonstance a fait donner le nom de Vendangeuse (Vindemiatrix),
  • et qu'enfin leur lever est supposé tempérer les ardeurs caniculaires, qui produisent les maladies.

 

Le voisinage, dans lequel le Bouvier est de la Vierge et de la Balance, l'a fait passer pour un homme recommandable par sa justice et par sa piété (d’après Hyginus), comme l'était Noé pour les Hébreux, qui le premier planta aussi la vigne. Ce furent ces vertus, qui lui méritèrent la faveur, que lui accorda Dionysos, d'être le premier dépositaire de la vigne, des raisins et du vin, et de l'art de la planter, de la cultiver et de se servir de son fruit.

On prétend, que lorsqu'il l'eût plantée et cultivée avec soin, au point de la faire fleurir, un bouc vint se jeter dessus, et en brouter les feuilles les plus tendres ; qu'Icare irrité l'avait tué et avait fait de sa peau une outre qu'il avait enflée, et sur laquelle il avait  engagé ses compagnons à sauter.

 

Plutarque raconte l'histoire du Bouvier, sous le nom d'Icare, à quelques circonstances près de différence. C'est Cronos / Saturne, qui a son exaltation dans la Balance, près du Bouvier, et son domicile dans le Capricorne et le Verseau, qu'il fait arriver chez Icare. Celui-ci avait une fille d'une rare beauté, nommée Entoria, dont il eut pour fils Janus, Hymnus, Faustus et Félix. Le reste de l'histoire est à peu près tel que nous l'avons raconté, à l'exception de ce qu'il dit des fils de la fille d'Icare, qui se pendirent aussi. Cronos les plaça tous aux cieux. Les uns devinrent la Vendangeuse, ou l'étoile de la Vierge connue sous ce nom; et Janus est une étoile, près des pieds de la Vierge, qui les précède dans son lever.

 

Ou bien le fils de Déméter?

Enfin, il est une autre tradition (toujours Hyginus), qui fait du Bouvier un fils de Déméter / Cérès, ou de la Vierge céleste ; c'est l'inverse de celle qui fait la Vierge, sous le nom d'Erigone, fille du Bouvier ou d'Icare. Malgré la différence des filiations, l'arrière-plan astronomique est le même. On suppose, que Déméter coucha avec Jasion, fils d'Electre et de Corythus, qui, à cause de cela, fut frappé de la foudre. Il en naquit deux fils, Philomèle et Plutus. Ce dernier, qui était le plus riche, ne fit pas part de ses biens à son père. Philomèle fut obligé de vendre le peu qu'il avait, pour acheter deux boeufs, et il fabriqua un chariot auquel il les attela. Ce sont les boeufs d'Icare. Il laboura la terre, et par la culture qu'il lui donna, il trouva le moyen de subsister. Déméter, pleine d'admiration pour ses talents agricoles, le plaça aux cieux, où il a l'air de labourer, et il lui donna le nom de Bouvier. On fait naître de lui Pareas, qui donna son nom à la ville de Paron.

 

LA VIERGE (Virgo, VIR)

 

La constellation de la Vierge est née de l’imaginaire de l’homme, pour combler un vide, d’une part dans le ciel et d’autres part pour les besoins du zodiaque. A l’origine elle représentait un épi de blé. Les astronomes et surtout les astrologues mirent cet épi de blé dans les bras d’une jolie femme. La vierge est généralement associée à la justice et à l’agriculture. Pour les grecs et les romains, elle représentait tantôt Astrée, la Justice Humaine, tantôt fille de Déméter, déesse de la Terre.

 

  • Lorsque les Grecs n'en font pas Thémis, la Vierge est principalement connue, sous le nom d'Erigone, fille d'Icare, placé lui-même à côté d'elle, dans la constellation du Bouvier. D'autres auteurs (Hyginus) la font fille d'Apollon, de ses amours avec Chrysothémis. On lui donna le nom de Parthenos, parce qu'elle mourut très jeune et vierge. Apollon la plaça aux cieux. Théon la nomme Astraea et la fait fille d'Astrée et du Jour. Elle est fille d'Astrée et d'Asopus, suivant d'autres. Dans cette dernière tradition, elle prend le nom de Thespia, a qui Apollon accorda trois prérogatives; d'abord de donner son nom à Thespies, en Béotie; 2° à la Vierge, céleste; 3° le talent de la divination.
  • On lui donne encore d'autres tels que ceux de Déméter / Cérès parce qu'elle porte l'épi; d'Isis; d'Atergatis. Quelques-uns la nomment la Fortune, et la peignent sans tête (Eratosthène); sans doute parce  que cette partie est fort peu lumineuse (Hyginus).
  • Chez les Latins, on lui donne encore les noms de Pax, Panda, Pantica, Justa, Dea spicifera.
  • Les Arabes, qui y peignent un faisceau d'épis, la nomment : Eladari, Sunbala , Sumbela, Adrénedefa, Adra, Azimech , Alaazel, Alhaizel, Alzimon, Eleazelet, Eltsamach, Alacel, Sunbala, Sunbalon, l'Epi;
  • les Hébreux, Bethula, et à cause de son Epi, Shibboleth;
  • les Syriens, Bethulto;
  • les Indiens, Coscheh, en pelhvi, l'Epi; Canny en sanscrit;
  • les Turcs : Salkim; 
  • les Persans : Chûshe, Seclenidos-de-Darzama ; Hyde parle surtout du nom fameux, Seclenidos-de-Darzarna, que donne la sphère persique à la figure de femme, qui monte au premier décan de la Vierge d'après Abu'masher ou Abulmazar. Ce nom fut traduit, chez les Arabes, par Adrédenefa , qui répond aussi au mot persan Dushiza Pakiza.

La Vierge est Astrée fille des dieux Zeus et Thémis.

Durant la période de l’Age d’or, sa mère lui conseilla de descendre du Terre et de répandre la justice et la paix parmi les hommes et régler leurs petits problèmes.

Pleine de bonne volonté, la jeune déesse accepta aussitôt et abandonné l’Olympe pour se joindre aux mortels. Désirant faire de tous les hommes des êtres bons et vertueux, elle décida de se rendre dans chacune des villes les plus importantes de Grèce et d’y résider le temps qu’il lui faudrait afin d’accomplir au mieux sa mission.

Munie de sa précieuse balance qui lui servait à juger le bien et le mal, sur l’Olympe comme sur Terre, elle se rendit dans la cité la plus proche et manque de se faire dévaliser par une bandes de brigands à l’entrée de la ville. A peine remise de sa frayeur, elle se fraya un chemin à travers la foule de la cité lorsqu’elle entendit des cris indignes. Elle se retourna un peu inquiète et vit une bande de gamins s’emparer du baluchon d’un pauvre vieil homme. Malgré ses appels au secours désespérés, personne autour de lui n’intervint et les garnements s’enfuirent en toute quiétude, alors que les gens haussaient les épaules devant l’infortune du pauvre vieillard. Choquée Astrée vit même certains habitants rire de son malheur. La jeune déesse ne tarda pas à se rendre compte que sa mission ne serait pas aussi facile qu’elle s’était prêtée à l’imaginer : les gens s’insultaient dans la rue, les maris battaient leurs femmes, les enfants torturaient les animaux domestiques, quand ils ne passaient pas leur temps à voler les passants et les vieilles personnes, les temples étaient laissés à l’abandon et les brigands tuaient les voyageurs pour quelques pièces.

Renonçant à faire de ces citoyens des gens honnêtes, Astrée se mit en route pour la cité importante la plus proche. Mais là aussi, elle dut fuir en hâte devant les atrocités commises sous ses yeux. Inlassablement, la jeune déesse passa d’une ville à l’autre sans constater de grands changements dans l’attitude des hommes. Bientôt, un grand découragement l’envahit et durant l’Age d’Argent, Astrée, horrifiée, désabusée se retira dans les montagnes, attendant un vain espoir au cœur, que les hommes devinrent meilleurs. Mais la sensible déesse attendit des siècles durant, sans qu’aucune amélioration n’advienne.

A l’âge de bronze, écoeurée par la méchanceté des hommes, Astrée se jugea impuissante face au mal que répandaient les mortels autour d’elle et remonta sur l’Olympe. Sa douleur était se grande qu’elle pria son père de la placer parmi les étoiles, afin qu’elle puisse oublier à jamais la honte que lui avaient procurée les hommes.

Zeus peiné pour sa fille, tenta de la faire changer d’avais mais Astrée avait vu assez d’horreurs durant son long séjour sur Terre et resta ferme dans sa décision ; Elle pria son père de lui accorder la permission de prendre avec elle son inséparable balance, estimant que les hommes avaient déjà fait leur choix entre le Bien et le Mal. Bien qu’attristé pour sa fille, Zeus, acquiesça à sa  requête et Astrée fut transportée au ciel ou elle devint la constellation de la Vierge. Quant à son attribut, il y devint la constellation de la Balance.

 

La Vierge est Perséphone fille de Déméter.

Déméter, fille des titans Cronos et Rhéa, était la déesse de la Terre et la fertilité de notre planète se nourrissait des humeurs de Déméter. Déméter adorait sa fille Perséphone, adolescente toujours joyeuse. Cette dernière disparut, et sa mère la chercha partout. Elle apprit qu’elle avait été enlevée par Pluton, dieu des enfers, qui avait été séduit par la jeune fille et l’avait emmenée dans son royaume des Ombres. De longues années durant, Déméter, déguisée en paysanne, chercha sa fille et rien ne la consolait. La Terre, à l’image de sa déesse, devint stérile. Les plantes perdirent leur feuilles, l’herbe se dessécha et le sol devint comme pierre. La famine frappa les hommes. Zeus, frère de Pluton, envoya alors Hermès au royaume de Pluton pour obtenir de ce dernier la libération de Perséphone. Ce dernier accepta à la condition que celle-ci passe 6 mois par an sur Terre et 6 mois dans l’ombre à ses côtés. Déméter, la mort dans l’âme, accepta néanmoins ce marché et rendit la Terre de nouveau fertile. Depuis lors, chaque année en octobre, Perséphone meurt pour six mois pendant lesquels elle rejoint son époux Pluton. Déméter, alors triste, dénude les arbres et la Terre entre dans une période hivernale de tristesse. Six mois plus tard, c’est le retour de Perséphone et le retour de la joie dans le cœur de Déméter, accompagnée de l’éveil de la Nature. C’est l’époque du retour de la constellation de la Vierge dans le ciel nocturne.

 

le Lion

C'est l'une des constellations les plus anciennes et les plus connues. Déjà les Babyloniens, les Hébreux et les Perses l'associait à cet animal à la crinière flamboyante typiquement solaire. Elle représentait pour les Grecs le lion de Némée, monstre contre lequel toute arme s'émoussait sur la peau invulnérable. Hercule le vainquit en l'étouffant et le dépeça afin de se confectionner une armure qu'aucune arme ne pouvait atteindre. Les Chinois y voyaient un cheval et les Égyptiens une faucille, rappel de la moisson des blés promise par l'été.

Le Lion occupe une position stratégique et les interprétations symboliques sont remarquablement homogènes depuis les temps les plus reculés ; il faut en rechercher l’origine dans les mythologies mésopotamienne et égyptienne, qui ont influencé, peu ou prou, les récits ultérieurs, juifs, grecs, latins, perses et arabes, ainsi que la tradition européenne. Plusieurs éléments se sont mêlés pour donner au Lion le statut de roi des signes, ou de signe des rois. Il y a tout d’abord, incontestablement, une dimension solaire, le Lion représentant le Soleil lui-même. Dans la période de formation des civilisations mésopotamienne et égyptienne, il y a 5 000 ans, le passage du Soleil à midi, dans cette partie du ciel, coïncidait avec le solstice d’été. Le Lion était donc la constellation du plein été, c’est-à-dire du royaume du Soleil. Dans son «Histoire naturelle», Pline (1er siècle) raconte que les Egyptiens vénéraient le Lion parce que la crue du Nil coïncidait avec le passage du Soleil dans les étoiles de cette constellation. Ces mêmes Egyptiens assimilaient Sirius, ou Sothis, au Soleil parce que le lever héliaque de cette étoile se produisait à la mi-juillet, au moment de la crue du Nil. Les vannes du canal irriguant la vallée du Nil étaient souvent décorées de mufles de lion, et c’est peut-être là l’origine du motif sculpté ornant de nombreuses fontaines en Grèce et à Rome. Pourquoi avoir choisi le Lion? On ne le sait pas exactement, mais il est difficile d’imaginer un animal plus noble, et quand ses liens avec le Soleil ont été établis, il s’est imposé définitivement.

Dans la mythologie grecque, la constellation du Lion est assimilée au Lion de Némée qu’Héraclès dépeça lors du premier de ses douze travaux. Ce lion était une bête énorme et sa peau ne pouvait être entamée ni par la pierre, ni par le métal. Il appartenait à la déesse lunaire Séléné. Puisque le lion était invincible par le moyen des armes, Héraclès n’avait d’autre choix que de l’affronter à mains nues. Le héros perdit un doigt dans la bataille, mais il réussit à attraper le lion par le cou et à l’étouffer. Puis il dépeça l’animal en se servant de l’une de ses griffes. De la dépouille du lion Héraclès se fit son armure, et de sa tête, son casque.

Héraclès et le lion de Némée – Statue de la Piazza Eraclea à Policoro – Basilicate – Italie
Le poète Ovide (43 avant Jésus-Christ/18 après Jésus-Christ) raconte une triste histoire qui établit un lien entre cette constellation et le Lion. Il était une fois deux amoureux, Pyrame et Thisbé, qui vivaient dans des maisons voisines. Malheureusement, leurs parents étaient opposés à leur union et ils devaient se rencontrer en secret, ou se parler à voix basse à travers une fissure du mur.
Un soir, ils se donnèrent un rendez-vous clandestin à la lisière du bois. Alors que Thisbé attendait, un lion survint, une proie dans la gueule. L’animal ne semblait prêter aucune attention à la jeune fille, mais celle-ci eut peur et courut au-devant de Pyrame pour l’avertir. Dans sa hâte, elle perdit son voile, qui tomba non loin du Lion. Celui-ci abandonnant son festin, macula l’étoffe de ses griffes sanglantes. Dans sa fuite éperdue, Thisbé manqua Pyrame et lorsque le jeune homme arriva au lieu du rendez-vous, il ne vit de la jeune fille que son voile déchiré et taché de sang. Persuadé que le lion avait dévoré sa bien-aimée, plein d’une fureur désespérée, il se rua sur le fauve, mais celui-ci le tua d’un seul coup de patte. Cependant, Thisbé revint et, voyant le corps gisant de Pyrame, elle s’effondra en pleurant à chaudes larmes. Le lion, encore sous l’excitation du combat, se précipita sur la jeune fille et la tua, unissant ainsi le couple dans la mort.
Thisbé écoutant Pyrame à travers la faille du mur – John William Waterhouse (1909)

Le sang de Thisbé fit naître un mûrier et c’est pourquoi, depuis ce jour, un jus rouge s’écoule des baies de cet arbre. Pour rappeler aux parents qu’il ne faut pas contrecarrer les sentiments de leurs enfants, Zeus/ Jupiter a placé le voile de Thisbé dans le ciel. C’est Coma Berenices.

Les mûres de Thisbé

Pisandre, Auteur de l'Héracléide, et plusieurs autres auteurs, avaient écrit sur cet animal céleste, si l'on en croit Hyginus et Eratosthène. On disait, qu'il avait été placé aux cieux, comme un monument destiné à rappeler le souvenir du premier travail d'Hercue (Germanicus).
Comme indiquait plus haut, Nigidius prétendait que le Lion avait été nourri dans la sphère de la Lune, par ordre de Héra / Junon, et que de là il était tombé sur la terre, en Arcadie , où il s'était retiré dans une caverne prés de Némée, afin de surprendre et de faire périr Héraclès. Mais ce héros, armé de la massue de Molochus son hôte, l'attaqua et le défit. Depuis ce moment la massue devint son arme, et la peau du Lion vaincu lui tint lieu de bouclier, le reste de sa vie. Ce premier trait de courage rendit Héraclès cher aux mortels, et au contraire plus odieux à Héra. L'animal vaincu fut placé aux cieux, ou il forme une constellation vaste et remarquable.
Plusieurs veulent que ce soit à cause de lui qu'aient été institués les combats gymniques, connus sous le nom de jeux Néméens (Germanicus).
Quelques-uns pensent, qu'il fut consacré aux cieux en qualité de chef et de roi des animaux, et qu'il y fut placé par Zeus / Jupiter (Hyginus), qui a son siège dans ce signe, dans la distribution qui a été faite des douze grands dieux, entre les signes (Manilius).
Ce signe est le domicile du Soleil, et il est affecté à l'élément du feu. Plutarque appelle le Lion l'animal solaire. Théon dit qu'il était consacré au Soleil.
Héraclide de Pont le nomme un animal ignée ou tout de feu : lequel est un symbole du fez éther ; il redouble les ardeurs de l'été, en joignant ses feux à ceux de la canicule (Théon). Aussi Horace l'appelle-t-il le Lion furieux, Vesanus, celui qui, avec Procyon, vient brûler la terre de ses feux.

Sous son aspect, le Nil débordait en Egypte ; l'extrémité des tuyaux des canaux et les clefs des temples portaient en conséquence l'effigie de cet animal.

 


04/06/2019
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C'ETAIT UN BON JOUR POUR CREER LES ETOILES

C'ETAIT UN BON JOUR

POUR CREER LES ETOILES

 

Serge Jodra

https://media.afastronomie.fr/Expo-CMC/pdf/Articles/Un_bon_jour_creer.pdf

 

A travers des peintures de sable, belles et éphémères, les guérisseurs Navajo refont les gestes fondateurs par lesquels Premier Homme et Première Femme ont créé le Soleil et les autres astres.

Une cosmogonie où médecine de l’âme et médecine du corps sont intimement mêlées à la recherche de l’harmonie initiale.

 

C'était un bon jour pour créer les étoiles.

Premier Homme et Première Femme avaient voulu qu’il y ait des étoiles pour dire à tous et pour toujours la loi immuable de chaque chose. C’était une lourde tâche, et ils avaient pris d’abord la précaution de tracer le plan du ciel tel qu’il devait être. Ainsi était née la première peinture de sable. Certains prétendent que Premier Homme et Première Femme l’avaient réalisée en saupoudrant des petites croix de poussière blanche sur un grand carré de sable noir. D’autres affirment que c’était en cousant des étoiles de tissu sur une grande couverture sombre. Quoi qu’il en soit, tous s’accordent à penser que Premier Homme et Première Femme commencèrent cette carte des cieux par l’étoile qui se trouve au nord. Celle qui ne bouge pas, le “Feu de camp du nord”. Ils installèrent ensuite, aux bons endroits, plusieurs groupes d’étoiles pour former les constellations. C’était un travail vraiment minutieux et délicat. Coyote, un ami de la famille, regardait faire. Impatient d’admirer l’œuvre achevée, il finit par proposer son aide. Mais il était si pressé qu’il en vint à placer quantité d’étoiles n’importe où, n’importe comment. Voilà pourquoi il y a trop d’étoiles aujourd’hui à certains endroits, alors qu’il en manque à d’autres.

 

Ceux qui racontent cette histoire vivent au milieu de quelques-uns des paysages les plus extraordinaires du globe, dans la région des Quatre Frontières, c’est-à-dire autour du point de jonction de l’Arizona, du Nouveau-Mexique, du Colorado et de l’Utah. Originaires du Canada, les Navajo ont commencé à s’établir dans le Sud-Ouest des États-Unis entre les Xe et XIIe siècles. Sédentarisés à partir du XVIIe siècle, ils ont alors subi la forte influence des Indiens Pueblo, qui leur ont transmis leur vision du monde, leur cosmologie. Et l’art des peintures de sable, devenu un élément indissociable de l’astronomie des Navajo. Ceux-ci l’ont même perfectionné au point d’en faire la charnière de leur vie religieuse. Ces œuvres (qui peuvent utiliser d’autres ingrédients que le sable : pollen, pétales de fleurs, noir animal…) sont normalement réalisées dans le cadre de rituels, les “voies”, dont la fonction première est le traitement de tel ou tel mal, physique ou psychique. Guérir, en effet, est vécu comme un rétablissement de l’harmonie initiale. Exécuter une peinture de sable peut dès lors revenir à reproduire les actes fondateurs de premier Homme et de Première Femme, et notamment à remettre les astres à leur place sur la carte du ciel pour leur restituer leur fonction originelle dans l’ordre du monde.

 

Soleil, Lune, étoiles et constellations apparaissent ainsi sur plusieurs peintures de sable aux côtés de Père-Ciel et de Mère-Terre qui, comme leur nom l’indique, ont une apparence anthropomorphe. Mais reprenons dans l’ordre. Lorsque le Ciel est le seul à être figuré, une série de nuages, souvent triangulaires, assurent aux quatre coins du tableau la liaison avec la Terre. La tête du Ciel représente la maison du Soleil, et marque l’est, la direction d’où arrivent les bonnes choses. Aussi ce côté des peintures de sable est-il le seul à ne pas être barré de l’arc-en-ciel gardien qui clôture les trois autres bords. Quand Terre et Ciel sont dessinés côte à côte, leur union est signalée par un autre arc-en-ciel. Au centre de la représentation de Mère-Terre est dessiné un lac, d’où jaillissent les quatre plantes sacrées (maïs, haricot, courge, tabac). Ce lac figure le lieu de l’émergence, c’est-à-dire le point par lequel les ancêtres mythiques des Navajo, le Peuple de l’esprit de l’air (des insectes et des oiseaux...), parvinrent jusqu’au monde actuel, après avoir été chassés des quatre mondes inférieurs et superposés. C'

 

En ces temps lointains, Soleil et Lune n’existaient pas encore. Seules luisaient de faibles lumières aux couleurs des points cardinaux : le blanc, associé à l’est, à l’aube, au printemps et à la jeunesse ; le bleu, couleur du jour, de l’été et de la maturité, en relation avec le sud ; le jaune, symbole de l’ouest, du crépuscule, de l’automne et de la vieillesse ; Enfin le noir, correspondant au nord, au ciel nocturne, à l’hiver et à la mort. Mais ces couleurs n’apportaient aucune chaleur et presque pas de lumière. Il n’y avait d’ailleurs ni nuit ni jour, ni saison. On alla donc chercher dans les montagnes un gros bloc de cristal de roche, et Première Femme vit qu’il y avait là assez de matériau pour tailler deux disques de dimensions égales. Elle aurait préféré qu’il y en eut quatre, comme les quatre directions, mais il lui fallut faire avec.

 

Sur l'un des disques, Première Femme posa un masque de turquoise, afin qu’il produise lumière et chaleur : voilà pour le Soleil. Elle lui accrocha du corail rouge aux oreilles et lui fixa des cornes au front pour qu’il produise l’éclair et la pluie mâles. Elle dessina sur ses joues quatre points noirs, figurant les taches solaires. Normalement, ces stigmates sont disposés sur les bords du disque pour surveiller les points cardinaux et on ne peut pas les voir. Mais ils se déplacent parfois et on arrive à les distinguer quand le Soleil est bas sur l’horizon. L’autre disque, destiné à apporter l’humidité et le froid, fut décoré de coquillages blancs, de boucles de corail rouge et de cornes, qui lui permettraient d’apporter l’éclair femelle et les vents doux. Les lignes tracées sur l’astre lui assurèrent le contrôle des pluies d’été. Ainsi fut créée la Lune. Encore maintenant, l’homme-médecine commence toujours par figurer les deux disques bleu et blanc.

 

Les disques furent ensuite acheminés sur la plus haute montagne, celle qui est située à l’est, au bord de la Terre. Mais comme ils n’étaient que d’inertes cailloux, ils n’avaient aucune possibilité de se déplacer dans le ciel. Un jeune homme et un autre plus âgé se dévouèrent alors pour communiquer aux deux astres leur force vitale. On appela le premier Jóhonaa’áí (Porteur de Soleil) et le second Tl’éhonaa’áí (Porteur de Lune). Restait à décider quelle route devaient suivre les luminaires dans le ciel. Premier Homme trouva la solution : “Les aigles, expliqua-t-il aux deux porteurs, savent où ils doivent aller. Nous allons donc vous donner douze plumes d’aigle, une pour chaque mois de l’année, et leur magie vous indiquera le chemin.”

Le moment du grand envol était arrivé. Enfant-Vent souffla dans les plumes des deux porteurs, et le Soleil, puis la Lune, s’élevèrent dans les cieux. Après quatre jours de traversées célestes, le Soleil stoppa net au zénith et réclama un tribut pour continuer sa course. “Je veux que me soit donnée chaque jour la vie d’habitants de la Terre.” Voilà l’origine de la mort… Puis ce fut la Lune qui causa du souci. Lorsqu’Enfant-Vent avait soufflé dans les plumes de Tl’éhonaa’áí, quelques-unes d’entre elles s’étaient rabattues sur son visage et Porteur de Lune n’avait plus su où se diriger (1). À cause de ses trajets capricieux, certaines nuits restaient sans lumière. Premier Homme désigna alors à Première Femme les milliers d’éclats de quartz, vestiges de la taille des deux grands disques…

 

Ce fut donc un bon jour pour créer les étoiles.

Premier Homme et Première Femme dessinèrent d’abord le plan du ciel et Coyote les aida à sa façon, comme on sait. Quand tout fut prêt, ils demandèrent à Dieu-Noir d’installer au ciel les éclats de quartz selon l’ordre décidé. Dieu-Noir lança alors une flèche enflammée vers le ciel. La trace laissée lui servirait d’échelle. Il monta d’abord le Feu de camp du nord, l’étoile fixe — aujourd’hui encore, c’est elle que l’homme-médecine dessine en premier. L’ordre originel est également respecté pour les suivantes : l’Étoile de l’Orient, à l’est comme il se doit, est placée en deuxième, puis vient le tour de la Grande étoile-Médecine à l’ouest (ou au sud-ouest), et celui de la Petite étoile-Médecine, au sud (2). Puis il fut temps d’installer les constellations. Dieu-Noir, toujours conformément au plan, plaça d’abord les deux Náhooks : Homme-Froid du nord (la Grande Ourse) puis sa femme (Cassiopée). Proches des Náhooks, que souvent les peintures de sable situent curieusement à l’ouest, sont ensuite inscrits les Dilyéhé, aussi appelés les Enfants turbulents qui lancent le silex bleu (les Pléiades). Plus loin apparaissent le faucon à queue jaune (Orion), l’écureuil (la partie supérieure du scorpion), la FemmeAraignée (le verseau), ou encore la Trace de lapin, à la signification plutôt mystérieuse.

 

Fou de joie, Coyote partit vers le sud avec son étoile.

 

Comme Dieu-Noir n’emportait à chaque fois qu’un tout petit nombre d’étoiles, c’était un long travail que de placer toutes les constellations. Aussi, Coyote voulut-il une fois de plus apporter son aide. Première Femme se laissa amadouer et lui confia une étoile, lui expliquant : “La plupart du temps, elle sera faible, mais elle pourra parfois devenir très brillante. Elle indiquera alors la saison de tes amours.” Coyote, fou de joie, partit vers le sud avec son étoile. Il gravit la montagne qui s’y trouve, nommée aujourd’hui la montagne du Coyote. De là, il accrocha dans le ciel, juste à côté de la Petite étoile-Médecine, l’étoile M’ii Bizo’ (que l’homme blanc a baptisé Canopus, ou Alpha de la Carène), la deuxième étoile du ciel par son éclat. Canopus n’est certes pas une étoile variable, mais aux latitudes où vivent aujourd’hui les Navajo, elle apparaît furtivement, très bas sur l’horizon. Quand, en octobre, elle se montre juste avant le Soleil, un bref mois supplémentaire est ajouté aux douze mois lunaires de l’année, pour ajuster le calendrier au cycle solaire. C’est le “mois du Coyote”, dont la durée, elle, est bien variable. Début janvier, Canopus se montre dans toute sa splendeur au milieu de la nuit, et c’est bien aussi la période de rut des coyotes, comme il a été décidé par Première Femme.

 

Ayant réussi son test, Coyote fut autorisé à placer d’autres étoiles et à utiliser lui aussi l’échelle. On lui confia les deux étoiles qui, sur les peintures de sable, apparaissent souvent au centre du ciel, entre le Soleil et la Lune. Il s’agissait des Héros jumeaux : Tueur de monstres et Enfant né de l’eau, alias Castor et Pollux. Deux figures phares de la mythologie, puisqu’ils sont les fils du Soleil et de Femme changeante, la principale divinité du panthéon Navajo. Celle-ci, en effet, gouverne la succession des saisons, les cycles de la vie, le renouvellement de la végétation. Coyote empoigna donc une étoile dans chaque main et commença son ascension. Mais une fois au milieu de l’échelle, pris de vertige, il décida de tenir les deux étoiles dans une seule main pour pouvoir s’agripper à l’échelle de l’autre. Bien sûr, arrivé au ciel, il ne savait plus qui était qui, et il intervertit les deux astres sans le vouloir. Après tout, pensa-t-il, les jumeaux sont interchangeables. Grosse erreur. Car ces deux étoiles, à la si somptueuse ascendance, étaient censées garantir sur la Terre la paix et l’amitié entre les gens. À cause de leur mauvais placement, elles sont aujourd’hui responsables des conflits…

 

Constatant le désastre, Première Femme perdit patience, et Dieu-Noir continua seul le travail. À droite d’Enfant né de l’eau, il installa le Héron bleu (le Cocher), puis une série de constellations difficiles à reconnaître sur les peintures. Parmi elles, le moissonneur, décrit comme un homme aux larges épaules voûtées, les mains sur les genoux, et sans doute formé à partir des étoiles de la Coupe et du corbeau, le serpent à sonnettes (l’Hydre ?), qui commande aux eaux souterraines, ou encore l’Oiseau-Tonnerre, la constellation qui porte les nuages dans sa queue et la pluie sous ses ailes, et qui pourrait, comme chez les Sioux, être constituée des étoiles du Dragon et de la Petite Ourse. Dieu-Noir en arriva enfin aux constellations mineures : le Papillon, l’Alouette, le Lézard, le Loup, l’Aigle, le Porc-épic, la Chenille… Ainsi, chaque animal sur terre possède son équivalent dans le ciel, pour lui rappeler la loi à laquelle il doit obéir. À la fin, il restait encore de nombreux éclats de quartz sans importance et beaucoup de poussière. Dieu-Noir en prit une pleine poignée. Mais à mi-échelle, il décida qu’il y en avait trop. Aussi lança-t-il ces grains vers le ciel, amplifiant encore le désordre dû à Coyote. Une grande partie de la poussière forma une longue traînée claire allant d’un horizon à l’autre. On l’appelle Yikáísdáhí (la Voie lactée). C’est le chemin que suivent à présent les esprits lorsqu’ils voyagent entre le ciel et la terre. Chacune de ces étoiles est l’empreinte de leurs pas. Sur les peintures de sable, l’homme-médecine disperse aussi un chemin d’étoiles, mais souvent il se contente de dessiner l’échelle de Dieu-Noir sous la forme de simples croisillons qui joignent les épaules de PèreCiel. On considère alors que la Voie lactée et l’échelle sont la même chose, puisqu’elles jouent un rôle identique.

 

Quand tout est en place, le rituel se termine par l’intervention des assistantes de l’homme-médecine qui saupoudrent la peinture de sable de farine de maïs. Celle-ci représente le brouillard, qui constitue le trait d’union entre le ciel et la terre, l’expression de leur unité fondamentale. Il ne reste plus alors au patient qu’à s’asseoir sur le tableau, pour le détruire, ou plus précisément pour lui transmettre son désordre intérieur, cause supposée de sa souffrance, en échange de l’ordre cosmique dont la peinture de sable est synonyme. Cet échange correspond au processus de guérison. Après le rituel, le sable est éparpillé selon les directions des points cardinaux. Le patient pourra désormais continuer sa route conformément à l’idéal de vie Navajo : parvenir à un grand âge en marchant sur la piste de la beauté.

 

  1. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, cet astre suit d’aussi curieux chemins : il cherche sa route !

  2. Ces astres, qui appartiennent à la logique du mythe, ne correspondent pas nécessairement à des objets réels. De même, cette logique quaternaire porte au nombre de quatre les routes suivies par le Soleil aux solstices et aux équinoxes. Or, s’il n’était ici question que de géographie céleste, trois chemins suffiraient puisque le trajet du Soleil est le même aux deux équinoxes.


26/12/2016
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LES HYADES ET LES PLEIADES

LES HYADES ET LES PLEIADES

 

 

L’histoire des Hyades et des Pléiades commence avec Dionisos (ou Bacchus chez les romains) qui devient plus tard le Dieu du vin et de l'extase libératrice.

D’après la légende la plus accréditée, il était fils de Zeus et de Sémélé, enfermé quelques mois dans la cuisse de Zeus, d’où il sortit au jour fixé. Sur l’ordre d’Héra, les Titans s’emparèrent du fils nouveau-né de Zeus, et le coupèrent en petits morceaux qu’ils firent bouillir dans un chaudron ; mais, secouru et reconstitué par sa grand-mère Rhéa, il revint à la vie. Perséphone, à qui Zeus l’avait confié, l’amena au roi Athamas d’Orchomène et sa femme Ino, à qui elle recommanda de l’élever dans le quartier des femmes, déguisé en fille. Mais on ne pouvait tromper Héra. Alors Hermès le transforma provisoirement en chevreau ou en cerf, et l’offrit aux nymphes du mont Nysa (Dionysos signifie Zeus de Nysa) Macris, Nysa, Erato, Bromie et Bacché qui s’occupèrent de lui. Mais, pour les soustraire de la colère d’Héra, Zeus les firent rajeunir par Medée et les transporta au ciel en récompense sous le nom d’Hyades.

 

Dans une autre version de la légende, le couple royal le Titan Atlas et de l'océanide Pléioné avaient au moins 12 filles (certains disent 27) et un fils nommé Hyas (ou Ethra).

5 d’entre elles (Phaesyla, Ambrosia, Coronis, Eudora et Polyxo) étaient les nymphes des bocages, des fontaines et des marais, des pluies de printemps . En effet, Hyades veut dire en grec « Uadès » : annonciatrices de pluie "celles qui font pleuvoir".

Lors d'une chasse, Hyas fut tué en Libye par une bête féroce.

les Hyades, éperdues de douleur à la mort de leur frères, émurent Zeus par leurs plaintes. Pour les consoler et faire cesser leurs pleurs, il les métamorphosa en étoiles et les mis dans le ciel près de Hyas (constellation du Verseau) pour faire honneur à leur frère..

reproduction des Hyades, leur mère et leur frère

 

Ce groupe d’étoiles fut placé dans la constellation du Taureau, où elles pleurent encore, c'est-à-dire que leur apparition concorde avec une période de mauvais temps et de pluie (lever héliaque au printemps et coucher héliaque à l’automne).

 

Leurs Sept autres filles :

  • Maïa (mère d'Hermès, né de Zeus),

  • Electre (mère de Dardanos et de Iasion né du mortel Corythos),

  • Taygèté (mère de Lacédaemon, né de Zeus),

  • Célaeno (mère de Lycos, née de Poséidon),

  • Stéropé (mère de Oenomaos, né d'Arès) et

  • Méropé (mère de Sisyphe, né du mortel Glaucos).

  • Alcyone

 

restèrent pleurer celles qui avaient été placées dans le ciel et eurent un tel chagrin qu’elles se suicideront avec leurs parents Atlas et Pléioné.

Zeus les plaça alors tous dans le firmament, non loin de leur filles et sœurs, les Hyades. Ils devinrent un amas de sept étoiles à coté de la tête du Taureau.

 

On disait également que Zeus avait transformé ces 7 soeurs en étoiles, pour les sauver d’Orion qui les poursuivait depuis sept ans. En effet, les filles d’Atlas et de Pléioné étaient les compagnes virginales d’Artémis.

Sept d’entre elles furent poursuivies par le Chasseur Orion. Elles s’enfuirent et il ne put en atteindre aucune. Mais Orion ne renonça pas pour autant et elles durent implorer l’aide de Zeus, qui les transforma en colombes et les plaça dans le ciel en devenant les Pléiades. Mais il était dit que même là, Orion les poursuivrait mais ne les rattraperait jamais.

Ce dernier devint aussi une constellation qui semble éternellement pourchasser celle des Pléiades.

-*-*--*-*-*-*-*-

 

d'autres légendes existent : la plus ancienne référence connue à cet amas des Pléiades serait due à Hésiode, environ 1000 ans avant JC et avait trait aux saisons pour les besoins de l'agriculture à cette époque.

Homère mentionne les Pléiades dans son Odyssée et la Bible y fait référence trois fois.

 

Les astronomes grecs Eudoxus de Knidos (c. 403-350 avant JC) et Aratos de Phainomena (c. 270 avant JC) les considéraient comme une constellation à part entière : "La Grappe de raisin"..

 

D'autres cultures peuvent encore apporter de nombreuses croyances et légendes concernant ces amas bien visibles à l'oeil nu..

  • Ce serait une famille de porcs dont la truie est Aldébaran et les porcelets les Hyades.

  • Les anciens noms européens (par exemple anglais et allemands) montrent qu'elles furent alors comparées à "la poule et ses poussins".

  • Au Japon, leur nom est "Subaru", qui a été retenu pour baptiser la voiture du même nom.

  • En Perse leur nom est "Soraya", donné à l'avant dernière impératrice iranienne.

  • Une autre idée serait que leur nom dériverait de celui de leur mère mythologique, gréco-romaine Pléione, qui est aussi celui de l'une des étoiles brillantes.

  • Les indiens d’Amérique voient dans les Pléiades, sept jeunes gens qui se perdirent dans le ciel et ne retrouvèrent jamais leur chemin. Condamnés à rester sur place, ils se tiennent serrés les uns contre les autres et sont malaisés à discerner car leurs larmes affaiblissent leur éclat.

  • Une autre légende des indiens d'Amérique la "Devils Tower - Wyoming" 

     

 

Devils_Tower_CROP.jpg

Une légende commune aux tribus Kiowa, Arapaho, Crow, Cheyenne et Sioux, implique un groupe de jeunes filles poursuivies par un ours géant : l’histoire raconte l’aventure vécue par sept jeunes indiennes jouant dans la forêt. Tandis qu’elles batifolaient, un ours géant survint, et les filles s’enfuirent dans les bois, l’ours sur leurs talons. La situation était perdue : l’ours gagnait du terrain ; alors les filles grimpèrent sur un rocher et prièrent le Grand Esprit de les aider.

Immédiatement, le rocher se mit à grandir, faisant s’élever le groupe toujours plus haut dans les airs. L’ours affamé sauta sur le rocher s’élevant vers le ciel, mais glissa et laissa la marque de ses griffes sur le rocher.

Le rocher continua à croître, poussant les filles vers le ciel, où elles devinrent les sept étoiles des Pléiade.

Devils-tower-legend---3.jpg

- document Vintage Postcard.

 

 

Les Pléiades sont en réalité un amas ouvert d’étoiles, une sorte de grumeau stellaire qui contient plus de 300 astres. Mais seules six à sept étoiles sont visibles à l'œil nu. 


13/11/2016
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La légende de la constellation du Scorpion

 

La légende de la constellation du Scorpion

 

Le géant Orion, fils de Poséidon, était un grand chasseur. Ayant eu connaissance de ses talents, le roi de l'île de Chios le fit venir pour lui demander de débarrasser l'île de tous les animaux sauvages. Orion, avec ses deux chiens Sirius et Procyon, accepta cette tâche et s'en acquitta à merveille.

Ceci ne fut pas du tout du goût d'Artémis, déesse de la chasse et protectrice de la faune sauvage. Après quelques péripéties, Orion, de retour vers Chios, fut arrêté par Artémis qui lui signifia qu'elle voulait le punir pour ce qu'il avait fait. Orion ne l'entendit pas ainsi et se jeta sur elle. La déesse Artémis ne manquait pas de force, mais Orion était extraordinairement puissant.

Sentant qu'elle ne viendrait pas seule à bout d'Orion, elle implora son frère Apollon d'intervenir. Ce dernier fit surgir du sol un Scorpion géant. Une lutte terrible s'engagea alors entre Orion et le Scorpion qui d'entrée de jeu tua Sirius et Procyon. Enfin, après plusieurs heures de combat, Orion parvint à percer de son épée la cuirasse du Scorpion. Malheureusement, au même instant, le dard du Scorpion toucha Orion.

Les deux protagonistes s'écroulèrent. Poséidon après avoir appris la mort de son fils, vint chercher son corps et le métamorphosa en étoile, ce qui nous permet d'admirer maintenant dans le ciel, la magnifique constellation d'Orion. La déesse Artémis, folle de rage, métamorphosa à son tour le Scorpion en étoile pour que le combat puisse continuer dans le ciel. Heureusement, Zeus intervint et fit en sorte que Orion et le Scorpion ne puissent jamais s'atteindre.
C'est pour cela que lorsqu' Orion se lève à l'horizon Est, le Scorpion se couche à l'horizon Ouest.
(D'après :Les Constellations du ZODIAQUE de Robert CARDE, Eveil éditeur. Sources Wikipédia)

 




06/11/2016
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il était une fois sept dieux qui se promenaient dans le ciel

il était une fois sept dieux

qui se promenaient dans le ciel

 

 

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une histoire très ancienne et mouvementée, dont vous connaissez tous le dernier chapitre puisqu'il figure sur vos agendas et sur vos calendriers : c'est l'histoire des noms des jours de la semaine. Ils sont sept, comme les sept nains, les sept couleurs de l'arc-en-ciel, les sept collines de Rome ou les sept branches du chandelier. Et pourtant, rien d'artificiel dans ce nombre sept.

1er chapitre: Babylone
Tout a commencé en Mésopotamie il y a cinq mille ans (je vous avais dit que c'était une histoire ancienne!), et plus particulièrement il y a trois mille ans dans la ville de Babylone. Là, des "prêtres-astrologues-astronomes" observaient les "astres" (sans faire la distinction moderne entre planètes et étoiles) du ciel diurne et nocturne. Ils avaient constaté que les astres étaient ordonnés selon une disposition invariable, si bien qu'ils avaient cartographié la voûte céleste.

Ils avaient alors remarqué que la lune et le soleil se promenaient dans cette voûte céleste, en suivant d'ailleurs le même "chemin de ronde" (un chemin circulaire que l'on nomme en astronomie moderne "l'écliptique"). Monsieur Lune mettait vingt-huit jours à faire le tour du chemin de ronde et Monsieur Soleil trois-cent-soixante-cinq jours. Ils se rendirent alors compte que d'autres astres se promenaient également dans le ciel. Je ne parle pas des comètes, étoiles filantes et autres "bibbou" (ainsi appelaient-ils les astres errants), mais de cinq astres qui eux aussi suivaient le fameux chemin de ronde (que l'on pourrait aussi appeler "périphérique") et qui eux aussi accomplissaient ce tour en un temps régulier...
- Combien de temps?
- Attendez! Les questions, à la fin de l'histoire!
Je reprends... Il va de soi que ce fameux chemin de ronde devait être balisé : il fut donc divisé en douze sections, que l'on appela le zodiaque (dont je vous raconterai peut-être l'histoire un autre jour).

Vous vous doutez bien que Monsieur Soleil et Monsieur Lune avaient été depuis longtemps divinisés, sous les noms de Outou (en sumérien) puis Sahmash (en akkadien; on retrouve le mot arabe "shams"= "soleil"), et Nanna (en sumérien) puis Sin (en akkadien). Les cinq autres astres ne pouvaient être que cinq autres dieux, car qui donc se promènerait ainsi dans le ciel? On leur donna donc les noms des principaux dieux du panthéon mésopotamien. Ce furent donc:

  • Nin Urta le dieu du temps

  • Ishtar la déesse de l'amour

  • Nergal le dieu de la guerre

  • Nabou le dieu de la sagesse et des inventions

  • et Mardouk, qui est loin d'être un dieu capital du panthéon mésopotamien, mais qui est le dieu attitré de Babylone, et comme ce sont des Babyloniens qui ont nommé ces astres ils lui ont naturellement attribué celui qui paraissait le plus gros.

Il manque quatre dieux pourtant plus ou aussi importants que ceux-là dans le panthéon mésopotamien:

  • Enlil, le dieu principal

  • An, le dieu du ciel

  • Enki/Ea, le dieu des eaux

  • Ereshkigal, la déesse des Enfers (monde souterrain des morts, comme ches les Grecs et les Romains)

Pourquoi n'ont-ils pas été choisis? J'ai ma petite idée sur la question : Enlil s'est fait piquer sa place par Mardouk; quant aux autres, simple question de logique: les dieux des eaux et des Enfers souterrains ne peuvent pas se promener dans le ciel, et le dieu du ciel ne peut se promener en lui-même!...

2e chapitre: la Grèce
Parlerais-je aujourd'hui de Bérose ou de Callisthène, ces hommes oubliés par l'histoire, mais sans qui les sciences babyloniennes ne seraient sans doute pas parvenues aux savants grecs? Non, non, une autre fois... 
Sachez simplement que les Grecs copièrent le système babylonien, mais en l'accommodant à leur sauce et en remplaçant

  • Nin Urta par leur dieu du temps, Kronos

  • Ishtar par leur déesse de l'amour, Aphrodite

  • Nergal par leur dieu de la guerre, Arès

  • Nabou par leur dieu malin et inventeur, Hermès

  • et Mardouk, par leur dieu principal, Zeus

3e chapitre: les Romains
Parlerais-je aujourd'hui des Etrusques, ce peuple un peu oublié, mais sans qui les connaissances des Grecs ne seraient sans doute pas parvenues à temps aux Romains? Non, non, une autre fois...
Sachez simplement que les Romains copièrent le système grec, mais en l'accommodant à leur sauce et en remplaçant

  • Kronos par leur dieu du temps, Saturne

  • Aphrodite par leur déesse de l'amour, Vénus

  • Arès par leur dieu de la guerre, Mars

  • Hermès par leur dieu malin et inventeur, Mercure

  • et Zeus par leur dieu principal Jupiter.

Ca y est? Vous les avez reconnus?
- Bien sûr, mais... il en manque!

4e chapitre: le téléscope
Dans les trois premiers chapitres de mon histoire, l'observation du ciel se fait à l'oeil nu. Arrivent le téléscope, la science moderne, et trois nouveaux "astres errants" sont découverts. En prolongation du système déjà existant, les savants européens qui les découvrent leur donnent le nom d'autres dieux romains:

  • Neptune, le dieu des eaux

  • Uranus, le dieu du ciel

  • Pluton, le dieu des Enfers

Vous vous souvenez? Justement ceux que les Babyloniens avaient écartés! Bien sûr, la logique n'est plus la même.

5e chapitre: la semaine
Les Babyloniens avaient déjà divisé le parcours de vingt-huit jours de la lune en quatre parties de sept jours. Quoi de plus tentant que d'associer à chacun de ces jours le nom de chacun des sept dieux qui se promènent dans le ciel?

Là encore, l'idée se transmet aux Grecs puis aux Romains, en changeant à chaque fois le nom des dieux, pour aboutir finalement à :

  • Lundi < "Lunae dies" (jour de la lune)

  • Mardi < "Martis dies" (jour de Mars)

  • Mercredi < "Mercurii dies" (jour de Mercure)

  • Jeudi < "Jovis dies" (jour de Jupiter)

  • Vendredi < "Veneris dies" (jour de Venus)

Vous serez sans doute surpris que "Jupiter" fasse "Jovis" au génitif (complément du nom) et non "Jupiteris" ou "Jupitris". Il faut savoir que Jupiter à la base s'appelle "Jos" et qu'on lui a adjoint le mot "pater" ("père") : "Jos pater" (devenu "Juppiter", puis "Jupiter") trouve son équivalent dans l'expression "Dieu le Père".

Et "samedi" et "dimanche"? Vous voyez que dans d'autres langues, la logique babylonio-gréco-romaine est toujours là: en anglais, par exemple, "saturday" est bien le jour de Saturne et "sunday" le jour du Soleil. Mais d'où viennent "samedi" et "dimanche"? Je vous avais dit que c'était une histoire mouvementée!

  • "samedi" vient de la tradition juive: "Sambati dies" (jour du Sabbat)

  • "dimanche" vient de la tradition chrétienne: "dies Dominicus" (jour du Seigneur)



Conclusion
Vous savez pourquoi je vous ai raconté cette histoire? Parce que notre culture repose surtout sur deux piliers: un pilier gréco-romain (avec parfois des fondations babyloniennes) et un pilier judéo-chrétien. Vous voyez que l'histoire des noms des jours de la semaine en est la plus belle illustration!

Pour écrire cet article, je me suis entre autres beaucoup servi de "Astrologie en Mésopotamie" (Revue "Les dossiers d'archéologie", n°191, mars 1994)
- Et ma question?
- Qu'était-ce, au fait?
- Combien de temps mettent les cinq astres errants autres que le soleil et la lune à parcourir le "chemin de ronde"?
- Mercure met environ 115 jours, Vénus environ 584, Mars environ 780, Jupiter environ 399 et Saturne environ 378 (c'est ce qu'on appelle en astronomie moderne la "période synodique"). D'autres questions? 

 

Source : http://cheminsantiques.blogspot.fr/search/label/Mythologie


18/10/2016
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la mythologie du ciel de septembre

Un nuage de lait...en septembre

 

 

La voie lactée : Le mois de Septembre est particulièrement riche en curiosités célestes. C'est d'abord l'une des époques les plus favorables pour découvrir la Voie Lactée : cet immense arceau laiteux nous surplombe courant depuis le Nord jusqu'à l'horizon Sud, culminant au zénith en ces belles soirées d'automne, traversant les belles constellations que nous connaissons bien ! Voici déjà sa lueur diffuse dans le W de Cassiopée ; elle enveloppe ensuite le corps puis le long cou du Cygne, baigne l'Aigle de sa douce clarté, avant de dessiner dans le Sagittaire de lumineuses brumes...Si l'on en croit Eratosthène, Hercule, encore enfant, fut un jour placé sous le sein de Junon pendant qu'elle dormait. Se rendant compte à son réveil qu'elle allaitait l'enfant d'une des nombreuses amantes de son époux Jupiter, la déesse jalouse eut un geste brusque de répulsion : c'est ainsi que l'éclat du lait répandu se voit encore aujourd'hui parmi les astres...

 

Mythologies :

Hésiode fait de cette Vierge Astrée, la fille de Zeus et de Thémis.

Elle vivait pendant l'âge d'or, où elle se fit remarquer par sa justice ; ce qui lui en fit donner le nom, ainsi que ceux de Thémis et de Dicé (Eratosthène). Bien qu'immortelle, elle vécut sur la terre, parmi les humains, tant qu'ils furent vertueux (Aratus).

Lorsque les humains furent pervertis, et que la vertu fut bannie de la Terre, elle ne voulut plus habiter parmi eux, et elle se retira sur les montagnes. Mais la guerre et les autres maux qui prennent leur source dans la perversité humaine, ayant fait sur la Terre de nouveaux ravages, elle quitta absolument la Terre, et les humains qui lui étaient devenus odieux (Théon), et elle s'envola aux cieux, où elle brille aujourd'hui. Avant cette époque , les humains vivaient heureux, dit Nigidius, parce qu'ils étaient justes; car sans justice, point de bonheur. C'est en y rappelant sans cesse les humains, qu'elle les fixait dans la félicité (Germanicus). Alors aucun peuple ne songeaiit à troubler le repos de ses voisins. on n'exposait pas sa vie sur les mers, pour satisfaire l'avidité mercantile.

L'humain vieillissait paisiblement dans ses champs, qu'il cultivait mais lorsque que cette époque vertueuse fut morte, ceux qui vinrent après aimèrent à amasser ; l'amour de l'or succéda à celui de la vertu, et de l'heureuse médiocrité. Alors la justice étant bannie de leur société, et l'espèce humaine s'étant absolument dégradée, la déesse ne put rester plus longtemps parmi eux, et elle s'envola dans la région des astres (Ovide, Les Métamorphoses), où règne un ordre éternel. Elle y prit le nom d'Astrée (Poèmes orphiques) et ne voulut plus avoir de commerce avec personne (Théon).

 

Quelques-uns la nomment la Fortune, et la peignent sans tête (Eratosthène); sans doute parce que cette partie de constellation est fort peu lumineuse (Hyginus).

 

Elle est également connue, sous le nom d'Erigone, fille d'Icare, placé lui-même à côté d'elle, dans la constellation du Bouvier. Cette fille d'Icarios avait, avec son père, donné l'hospitalité à Dionysos lors de son passage sur terre. Elle avait eu du Dieu un fils nommé Staphylos "la grappe" et Dionysos les remercia en leur léguant le vin et la vigne.
Mais des bergers mauvais tuèrent Icarios croyant être empoisonnés par cette boisson nouvelle. Erigoné se pendit et une vague de suicide frappèrent les jeunes Athéniennes.

L'oracle de Delphes révêla les faits. Les Athéniens punirent les bergers et instituèrent une fête en l'honneur d'Erigoné qui aurait été transformée en Constellation.

 

D'autres auteurs (comme Hyginus) la font fille d'Apollon, de ses amours avec Chrysothémis. On lui donna le nom de Parthenos, parce qu'elle mourut très jeune et vierge. Apollon la plaça aux cieux. Cette constellation est située dans l'entourage de la Balance, du Bouvier, du Lion, du corbeau et du Serpent. Elle a plusieurs étoiles brillantes, mais l'une des principales est : Spica. La Vierge est souvent représentée avec un épi de blé à la main (gauche) symbolisée par Spica.

L'Epi, que la Vierge porte, est un symbole de l'Agriculture, dit Théon, et un symbole de la considération dont elle jouissait chez les Anciens. Ce même auteur ajoute, qu'il n'est pas de constellation, sur laquelle on ait débité autant de fables, et il est en cela d'accord avec Eratosthene. Il voit, dans les fictions qu'on a faites sur elle, et dans les attributs qu'on lui a doués, l'ouvrage du génie poétique et symbolique.

 

Demeter et Marie

La Vierge évoque dans notre société l'icône religieuse de Marie, mère du Christ car elle serait née le 8 septembre.

 

mais avant que cette image collective ne s'installe dans nos esprits, Virgo était à l'origine la déesse grecque Déméter dont voici le mythe.

On lui donne encore d'autres pouvoir tels que ceux de Déméter / Cerès parce qu'elle porte l'épi.

Déméter est une sœur de Zeus. Elle est la déesse de la vie végétale sur Terre. Elle était fécondité et fertilité des sols. Les paysans la vénéraient pour les récoltes. Le cycle des saisons avec ses effets sur la végétation avait une explication mythique.

Déméter avait une fille, Perséphone. Celle ci a été conçu sans participation masculine, et Déméter et Perséphone ne vivaient d'ailleurs qu'entourées de femmes.

Perséphone ignore jusqu'à l'existence même du principe masculin. Elle est l'exact prolongement de sa mère, vivant selon ses règles et ses valeurs faites d'obligations et de labeur quotidien où les amusements et les loisirs sont rares. Là où les autres Dieux sont très oisifs, il n'en est rien pour Déméter, toute dévouée aux responsabilités qui lui sont confiées.

Un des rares jours où Perséphone se repose, et alors qu'elle cueille des fleurs dans une prairie, Hadès, Dieu des Enfers, sort de Terre et l'enlève dans les profondeurs par amour. Perséphone, subjuguée par le Dieu, se laisse aller à le suivre et disparaît. Déméter la cherche partout sur terre. Toute à sa douleur, elle néglige ses tâches. Plus rien ne pousse, la famine s'installe chez les hommes. Zeus prend en pitié la condition humaine et obtient d'Hadès que Perséphone passe six mois sur Terre avec sa mère (Saison fertile : printemps et été) et les six autres mois avec lui, son mari (automne et hiver).

 

Analyse symbolique : Notons pour commencer que le nom latin de Déméter est Cérès (planète naine de la ceinture d'astéroïdes utilisée par quelques astrologues et rattachée au signe de la Vierge à la place de Mercure). Après l'expression libre et à priori sans obligation du Lion (à l'image des Dieux de l'Olympe), Déméter apporte la notion de limite. Sa ligne de conduite est dictée et cloisonnée par ses responsabilités quotidiennes qui sont des notions associées à la Vierge, consciencieuse et serviable (La fertilité du sol et des cultures sert aux hommes plus qu'à Déméter elle même). Déméter est une déesse raisonnable qui ne se mêle pas aux fêtes des ses confrères. Elle est stricte et élève sa fille selon ses propres valeurs. Elle bride l'expression spontanée léonesque de sa fille parce que cela est nécessaire pour qu'elle puisse prendre en compte l'existence même des autres (C'est le proverbe La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres).

 

Cette prise de conscience ne permet pour autant pas la véritable autonomisation.

Pour cela Perséphone doit définir ses propres limites et se fixer ses propres règles de vie. C'est à cette seule condition que le processus de séparation et de différenciation de l'unité Mère/Enfant amorcée avec la naissance Bélier, peut se terminer. Elle symbolise la libération nécessaire de l'enfant de l'autorité et des valeurs éducatives parentales.

S'il n'établit pas lui même ses propres limites et ses propres valeurs supports de ses choix de vie, l'enfant peut :

- Rester dépendant du joug parental (comme Perséphone soumise à Déméter et à des valeurs qui ne sont pas les siennes)

- Se révolter et se perdre dans les Enfers des pulsions et des instincts primaires (Enlèvement "consenti" par Hadès).

 

Les symboles religieux liés à La Vierge Marie colorent également profondément la symbolisme du signe astrologique, notamment à travers le principe de pureté. Suivant ce principe qui guide toute sa vie, la Vierge qui se veut vertueuse est prompt à trier et condamner (donc juger) ce qui est bien ou mal. Sa vie peut être bourrée d'interdits et de tabous. Mais Hadès (Pluton) incarnant les forces instinctives primaires et notamment sexuelles finit toujours par émerger à la surface...

 

Sources :

En savoir plus sur http://www.cosmovisions.com/Vierge-Constellation.htm#FIcFD3L5ArpJb6d1.99
Read more at http://www.aucoteduranie.com/pages/articles/articles-de-fond/origine-mythologique-des-constellations-du-zodiaque-partie-1.html/#t19KwJH3AhFlKBmI.99

image: http://www.aucoteduranie.com/medias/images/mythe-vierge.jpg

 


28/08/2016
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Mythologie et histoire des constellations La constellation du Lion

Mythologie et histoire des constellations
La constellation du Lion

 

C'est l'une des constellations les plus anciennes et les plus connues. Déjà les Babyloniens, les Hébreux et les Perses l'associait à cet animal à la crinière flamboyante typiquement solaire. Elle représentait pour les Grecs le lion de Némée, monstre contre lequel toute arme s'émoussait sur la peau invulnérable. Hercule le vainquit en l'étouffant et le dépeça afin de se confectionner une armure qu'aucune arme ne pouvait atteindre. Les Chinois y voyaient un cheval et les Égyptiens une faucille, rappel de la moisson des blés promise par l'été.

Le Lion occupe une position stratégique et les interprétations symboliques sont remarquablement homogènes depuis les temps les plus reculés ; il faut en rechercher l’origine dans les mythologies mésopotamienne et égyptienne, qui ont influencé, peu ou prou, les récits ultérieurs, juifs, grecs, latins, perses et arabes, ainsi que la tradition européenne. Plusieurs éléments se sont mêlés pour donner au Lion le statut de roi des signes, ou de signe des rois. Il y a tout d’abord, incontestablement, une dimension solaire, le Lion représentant le Soleil lui-même. Dans la période de formation des civilisations mésopotamienne et égyptienne, il y a 5 000 ans, le passage du Soleil à midi, dans cette partie du ciel, coïncidait avec le solstice d’été. Le Lion était donc la constellation du plein été, c’est-à-dire du royaume du Soleil. Dans son «Histoire naturelle», Pline (1er siècle) raconte que les Egyptiens vénéraient le Lion parce que la crue du Nil coïncidait avec le passage du Soleil dans les étoiles de cette constellation. Ces mêmes Egyptiens assimilaient Sirius, ou Sothis, au Soleil parce que le lever héliaque de cette étoile se produisait à la mi-juillet, au moment de la crue du Nil. Les vannes du canal irriguant la vallée du Nil étaient souvent décorées de mufles de lion, et c’est peut-être là l’origine du motif sculpté ornant de nombreuses fontaines en Grèce et à Rome. Pourquoi avoir choisi le Lion? On ne le sait pas exactement, mais il est difficile d’imaginer un animal plus noble, et quand ses liens avec le Soleil ont été établis, il s’est imposé définitivement.

 

Dans la mythologie grecque, la constellation du Lion est assimilée au Lion de Némée qu’Héraclès dépeça lors du premier de ses douze travaux. Ce lion était une bête énorme et sa peau ne pouvait être entamée ni par la pierre, ni par le métal. Il appartenait à la déesse lunaire Séléné. Puisque le lion était invincible par le moyen des armes, Héraclès n’avait d’autre choix que de l’affronter à mains nues. Le héros perdit un doigt dans la bataille, mais il réussit à attraper le lion par le cou et à l’étouffer. Puis il dépeça l’animal en se servant de l’une de ses griffes. De la dépouille du lion Héraclès se fit son armure, et de sa tête, son casque.

 

Héraclès et le lion de Némée – Statue de la Piazza Eraclea à Policoro – Basilicate – Italie

Le poète Ovide (43 avant Jésus-Christ/18 après Jésus-Christ) raconte une triste histoire qui établit un lien entre cette constellation et le Lion. Il était une fois deux amoureux, Pyrame et Thisbé, qui vivaient dans des maisons voisines. Malheureusement, leurs parents étaient opposés à leur union et ils devaient se rencontrer en secret, ou se parler à voix basse à travers une fissure du mur.

Un soir, ils se donnèrent un rendez-vous clandestin à la lisière du bois. Alors que Thisbé attendait, un lion survint, une proie dans la gueule. L’animal ne semblait prêter aucune attention à la jeune fille, mais celle-ci eut peur et courut au-devant de Pyrame pour l’avertir. Dans sa hâte, elle perdit son voile, qui tomba non loin du Lion. Celui-ci abandonnant son festin, macula l’étoffe de ses griffes sanglantes. Dans sa fuite éperdue, Thisbé manqua Pyrame et lorsque le jeune homme arriva au lieu du rendez-vous, il ne vit de la jeune fille que son voile déchiré et taché de sang. Persuadé que le lion avait dévoré sa bien-aimée, plein d’une fureur désespérée, il se rua sur le fauve, mais celui-ci le tua d’un seul coup de patte. Cependant, Thisbé revint et, voyant le corps gisant de Pyrame, elle s’effondra en pleurant à chaudes larmes. Le lion, encore sous l’excitation du combat, se précipita sur la jeune fille et la tua, unissant ainsi le couple dans la mort.

Thisbé écoutant Pyrame à travers la faille du mur – John William Waterhouse (1909)

 

Le sang de Thisbé fit naître un mûrier et c’est pourquoi, depuis ce jour, un jus rouge s’écoule des baies de cet arbre. Pour rappeler aux parents qu’il ne faut pas contrecarrer les sentiments de leurs enfants, Zeus/ Jupiter a placé le voile de Thisbé dans le ciel. C’est Coma Berenices.

 

Les mûres de Thisbé

 

Pisandre, Auteur de l'Héracléide, et plusieurs autres auteurs, avaient écrit sur cet animal céleste, si l'on en croit Hyginus et Eratosthène. On disait, qu'il avait été placé aux cieux, comme un monument destiné à rappeler le souvenir du premier travail d'Hercue (Germanicus).

Comme indiquait plus haut, Nigidius prétendait que le Lion avait été nourri dans la sphère de la Lune, par ordre de Héra / Junon, et que de là il était tombé sur la terre, en Arcadie , où il s'était retiré dans une caverne prés de Némée, afin de surprendre et de faire périr Héraclès. Mais ce héros, armé de la massue de Molochus son hôte, l'attaqua et le défit. Depuis ce moment la massue devint son arme, et la peau du Lion vaincu lui tint lieu de bouclier, le reste de sa vie. Ce premier trait de courage rendit Héraclès cher aux mortels, et au contraire plus odieux à Héra. L'animal vaincu fut placé aux cieux, ou il forme une constellation vaste et remarquable.

Plusieurs veulent que ce soit à cause de lui qu'aient été institués les combats gymniques, connus sous le nom de jeux Néméens (Germanicus).

Quelques-uns pensent, qu'il fut consacré aux cieux en qualité de chef et de roi des animaux, et qu'il y fut placé par Zeus / Jupiter (Hyginus), qui a son siège dans ce signe, dans la distribution qui a été faite des douze grands dieux, entre les signes (Manilius).

Ce signe est le domicile du Soleil, et il est affecté à l'élément du feu. Plutarque appelle le Lion l'animal solaire. Théon dit qu'il était consacré au Soleil.

Héraclide de Pont le nomme un animal ignée ou tout de feu : lequel est un symbole du fez éther ; il redouble les ardeurs de l'été, en joignant ses feux à ceux de la canicule (Théon). Aussi Horace l'appelle-t-il le Lion furieux, Vesanus, celui qui, avec Procyon, vient brûler la terre de ses feux.

 

Sous son aspect, le Nil débordait en Egypte ; l'extrémité des tuyaux des canaux et les clefs des temples portaient en conséquence l'effigie de cet animal.

 

 

 

Le Lion dans une fontaine de Rome

 

 

Sources :

http://cosmobranche.free.fr/MythesConstellations.htm

http://www.cosmovisions.com/Lion-Constellation.htm


19/08/2016
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