Le programme Spoutnik permet à l’Union soviétique de lancer la conquête de l’espace par les humains.
Dès les années 1930, les Soviétiques développent un programme scientifique de recherche sur les fusées.
Les missiles R-7 s’imposent alors comme le moyen le plus efficace pour mettre des satellites artificiels en orbite.
Après la mise en orbite du premier Spoutnik en octobre 1957, les autorités soviétiques se précipitent pour imposer l’envoi d’êtres vivants dans l’espace. L’objectif est éventuellement d’envoyer le premier humain dans l’espace.
Le 3 novembre 1957, la chienne Laïka est expédiée en orbite autour de la Terre.
La petite chienne est sur haute surveillance. Malheureusement, la précipitation dans laquelle se prépare ce vol orbital laisse trop peu de temps pour prévoir un retour sur Terre.
Laïka survit au lancement et prouve qu’un être vivant peut aller dans l’espace. Après quatre orbites, la télémétrie utilisée pour mesurer les réactions physiologiques de Laïka cesse d’émettre des données.
La petite chienne est décédée.
Ces informations seront révélées uniquement en 2002.
Le 3 novembre 1957, la chienne Laïka est devenue le premier être vivant à aller dans l'Espace.
La chienne Laïka a été envoyée par l'URSS à bord de l'engin spatial Spoutnik 2, un mois à peine après le lancement du premier satellite artificiel Spoutnik 1.
Le succès de Spoutnik 1 ayant été considérable, les soviétiques désiraient franchir un nouveau pas : envoyer un être vivant dans l'Espace !
Reproduction d’un timbre-poste hongrois émis en 2007
Pour le numéro un soviétique de l'époque, Nikita Khrouchtchev, l'objectif était de montrer la supériorité de l'URSS sur les Etats-Unis juste avant les commémorations du 40e anniversaire de la Révolution bolchevique, le 7 novembre, tout en profitant de l’expérience pour vérifier si un organisme vivant pouvait supporter les conditions spatiales.
Sergei Korolev, chef du programme spatial, lui signala alors qu'il était impossible d'être prêt avant le mois de décembre.
Mais, Khrouchtchev, qui voulait impressionner les Américains, insista et sur ses ordres, dans l'urgence et sans véritable test de fiabilité, la construction de Spoutnik 2 fut effective en quatre semaines seulement.
Une précipitation qui allait s'avérer fatale pour Laïka puisque dés le départ du projet, il était convenu qu'ils ne pourraient pas la récupérer, mais le monde ignorait ce fait.
À l'époque, un autre satellite appelé Spoutnik 3, bien plus sophistiqué que Spoutnik 1, était déjà à l'étude, mais il était impossible qu'il puisse être prêt avant décembre.
Laïka était une petite chienne bâtarde d'environ trois ans et pesant environ 6 kg trouvée dans les rues de Moscou. Le personnel qui s'occupait d'elle lui avait donné plusieurs noms et surnoms, parmi lesquels «Koudryavka» (qui signifie : petite boucle ou peu bouclé), «Zhoutchka» ou «Limontchik». Mais comme «Koudryavka» était trop difficile à prononcer pour des non soviétiques, le choix s'est porté sur le nom «Laïka».
Ce mot russe signifie «aboyeur» et il est également un nom désignant des chiens bâtards ressemblant à un husky. Cet animal était extrêmement calme et d'une très grande docilité, c'est d'ailleurs pour ces raisons qu'elle avait été repérée. Son véritable pedigree est bien évidemment inconnu, mais il est quasi certain qu'il s'agisse d'un croisement entre un husky (ou autre race nordique) et un terrier.
La presse américaine l'avait surnommée Muttnik («mutt» signifie «chien bâtard» + le suffixe -nik), calembour de Spoutnik ! ou l'appelait «Curly» pour bouclé.
Cette chienne errante ne fut pas sélectionnée seule mais avec deux autres chiennes, Albina et Mouchka (Albina vola deux fois sur un missile lors de tests en haute-altitude, et Mouchka fut utilisée pour tester l'instrumentation et l'équipement autonome de survie). Les trois participaient à des tests en vue des vols spatiaux de Spoutnik 2.
Spoutnik 2 ressemblait beaucoup à Spoutnik 1 avec une capsule sphérique et des différents compartiments destinés aux appareils électriques, mais il était doté en plus d'une cabine pressurisée spécialement conçue pour accueillir la chienne. Cette capsule était dotée d'un équipement autonome, produisant du dioxygène et fournissant de la nourriture à l'animal. De nombreux appareils et capteurs y étaient installés afin de pouvoir mesurer la température et la pression de l'habitacle mais également pour contrôler la pression sanguine et le rythme cardiaque de l'animal pendant le vol.
Spoutnik 2 avait la forme d'un cône de 4 mètres de hauteur avec une base de 2 mètres de diamètre et pesait 508 kg. Il était composé de trois parties :
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au sommet, se trouvaient des instruments scientifiques pour étudier les rayonnements solaires et cosmiques
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dans la seconde partie, juste en-dessous, un système radio est incorporé dans une sphère ressemblant à celle du Spoutnik 1
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enfin, à la base est placé un caisson enfermant la chienne Laïka avec tout le support-vie nécessaire (dioxygène, nourriture), ainsi que des capteurs afin d’observer le comportement de l’animal (tension, respiration, cardiaque) et le milieu dans lequel il se trouve (pression, température).
Il fut lancé également du futur Cosmodrome de Baïkonour par un lanceur R-7 BK71PS «Zemiorka».
Des chiens entraînés dans des capsules pressurisées
«Ses neuf tours de la Terre ont fait de Laïka le premier cosmonaute de la planète, sacrifié au nom du succès de futures missions spatiales», souligne Adilia Kotovskaïa, aujourd'hui âgée de 92 ans, toujours fière d'avoir contribué à entraîner les animaux pour les missions spatiales.
La biologiste se souvient que des chiens, tous récupérés dans la rue, avaient été envoyés auparavant à des altitudes suborbitales pour des durées de quelques minutes «pour vérifier qu'il était possible de survivre dans l'apesanteur».
«Il fallait désormais en envoyer un dans l'espace», raconte-t-elle à l'AFP à Moscou.
C’est le scientifique russe Oleg Gazenko qui sélectionnait et entraînait les chiens.
«On sélectionnait des chiennes, parce qu'elles n'ont pas besoin de lever la patte pour uriner et ont donc besoin de moins de place que les mâles, et bâtardes parce qu'elles sont plus débrouillardes et peu exigeantes», explique la spécialiste, longtemps à la tête d'un laboratoire à l'Institut des problèmes médico-biologiques à Moscou.
Pour s'habituer au vol spatial dans une capsule pressurisée de 80 centimètres de long, les chiens avaient été placés dans des cages de plus en plus petites, se souvient la scientifique. De telles périodes d’entraînement pouvaient durer plus de vingt jours.
Les chiens étaient placés dans une centrifugeuse pour simuler l'accélération au lancement de la fusée, ainsi que dans des machines bruyantes imitant les bruits à bord d'un vaisseau spatial. Ils devaient résister à de nombreuses vibrations et étaient nourris avec des «repas spatiaux» sous forme de gelée nutritive (seule nourriture dans l'Espace), gélatine issue du collagène de tissus animaux mélangée à une base de viande, de pain en poudre et de graisse.
Il fallut leur apprendre également à supporter une combinaison de «cosmonaute» tout spécialement créée pour la gente canine. Cette combinaison, laissant passer la tête, les pattes et la queue, était reliée à des courroies fixées aux parois capitonnées de Spoutnik. La chienne ne pouvait guère se lever ou se coucher. A l'arrière de sa combinaison, il y avait un réservoir de caoutchouc qui recueillait l'urine et les excréments.
Mais revenons à ce 3 novembre 1957.
Que ce soit sous le nom de «Damka», «Frisette», «Lemonchik» ou finalement «Laïka», le sort de la chienne russe embarquée à bord du Spoutnik II tenait alors en haleine le monde.
Laïka fut installée dans la capsule de Spoutnik 2 le 31 octobre 1957, mais le lancement n'eut lieu que le 3 novembre 1957. Elle fut lavée soigneusement et désinfectée aux endroits où se trouvaient installées les électrodes.
Laïka était sous haute surveillance ! De nombreux fils émanant de son costume devaient informer les scientifiques de son rythme cardiaque, de sa fréquence respiratoire, de ses activités motrices et de sa pression artérielle.
Une caméra et un émetteur radio permettaient, au travers d'un hublot de verre, d'observer ses faits et gestes. Évidemment, d'autres instruments de mesure calculaient la température de la cabine ainsi que la pression atmosphérique.
Des spectromètres évaluaient l'émission de rayons X et d'ultraviolets émis par le Soleil.
Laïka est représentée ici le jour même de son lancement, revêtue de sa combinaison spatiale.
Elle ne reviendra jamais sur Terre, rien n'étant prévu pour la récupérer.
Au moment où le deuxième satellite artificiel de l'Histoire décolle vers l'espace avec Laika depuis le futur cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, la technologie pour la récupérer est encore inexistante, mais le monde ne le sait pas.
A 22h28, l’animal placé devant une caméra et revêtu d’une combinaison bardée de sescapteurs quittait la Terre.
«Je lui ai demandé de nous pardonner et j'ai pleuré en la caressant une dernière fois», se souvient Adilia Kotovskaïa, la biologiste russe.
D'un coup, la température dans la capsule grimpe
Le lancement du Spoutnik avec Laïka «ne laissait rien présager de mauvais», se souvient elle.
«Certes, lors de la montée de la fusée, le rythme cardiaque de Laïka a augmenté considérablement, mais au bout de trois heures la chienne a récupéré son rythme normal.
Et tout à coup, après la neuvième rotation autour de la Terre, la température à l'intérieur de la capsule a commencé à augmenter et à dépasser 40°C, faute de protection suffisante contre les radiations solaires.
La chienne est morte alors en quelques heures à cause de la déshydratation.» précise-t-elle encore.
En fait, lors de la montée de la fusée, alors que la vitesse atteignait près de 28,800 km/heure, le rythme cardiaque de Laïka subit une très forte augmentation : avant le décollage, il était de 103 pulsations par minute et après, il passa à 240 par minute ! Selon un rapport d'Alexandre Tochlev, secrétaire de l'Académie soviétique des sciences, lors du décollage où le bruit fut assourdissant et la vibration extrême, Laïka commença à haleter furieusement.
Désemparée et stressée, elle gigota énormément, tandis que le rythme de son cœur augmentait considérablement.
Lors de la période d'accélération, elle se retrouva plaquée au sol de sa cabine.
Une fois en apesanteur, il lui a fallu trois heures pour retrouver son rythme normal, soit trois fois plus que lors des essais au sol ! On imagine aisément le stress énorme et la panique qui furent alors les siens en se retrouvant ainsi seule dans une telle situation.
Tout de suite après sa mise en orbite, le satellite ne se sépara pas des réacteurs comme il était prévu, ce qui entraîna de graves problèmes de régulation thermique. Au bout de quatre à cinq heures de vol, iles ingénieurs constatèrent une dramatique hausse de la température à l'intérieur de l'habitacle (plus de 41°C). Comble de malheur, et surtout à cause d'un manque de planification, la capsule ne possédait aucune protection contre les radiations solaires, ce qui augmenta encore plus la chaleur.
Laïka n'a plus donné aucun signe de vie à compter de la cinquième heure et on n'enregistra plus aucune donnée. Elle est morte bien avant que ses réserves en oxygène aient été épuisées. Tout laissa à penser qu'elle mourut après être tombée dans le coma, non sans avoir atrocement souffert de la chaleur et de déshydratation. Cette augmentation de température fut donc responsable de son décès ainsi qu'un trop grand stress.
À en croire les Russes, Laïka aurait ainsi vécu dans l’espace une dizaine de jours puis toujours selon la version officielle (longtemps soutenue par Moscou), Laïka aurait trouvé la mort grâce à (ou à cause d’) un poison qu'elle aurait reçu avec sa nourriture pour éviter une mort douloureuse lors du retour de l'engin dans l'atmosphère.
Mais cette excuse restait politiquement correcte car on préféra alors ménager l'opinion publique qui s'indignait !
En effet, lorsqu'il fut annoncé après le lancement de Spoutnik 2 dans les médias de l'époque que la chienne n'avait de l'oxygène et de la nourriture que pour dix jours et que l'on n'envisageait aucun retour, le public fut outré.
Ce fut le début d'une prise de conscience et de manifestations pour le respect des animaux dans les expériences scientifiques.
Dans son édition sur 6 novembre, Radio-Moscou indiquait dans ses rapports quotidiens de «la bonne santé de Laïka», devenue héroïne planétaire.
Mais certains biologistes s’inquiétaient déjà des risques de retour sur Terre (retour annoncé pourtant par les Soviétiques même si certains doutaient fort que l’animal puisse revenir vivant), de neurasthénie, des rayons cosmiques et de la rotation du Spoutnik sur lui-même pour l’animal.
Après plusieurs jours d’atermoiement consacrés à l’exploit spatial, on apprenait finalement le 15 novembre que «la chienne avait été en bonne santé et très confortablement installé jusqu’à la fin»
Ce n'est qu'en 1998 que le responsable de la mission, Oleg Gazenko, émit des regrets concernant la mort de la chienne jugée inutile au regard des enseignements tirés.
Et en 2002, lors du «World Space Congress» qui se déroulait à Houston, la vérité éclata lorsque le docteur Dimitri Malashenkov (de l'institut russe des problèmes biomédicaux) révéla les réelles causes de la mort de Laïka et
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que la mission soviétique fut un échec plus important encore,
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que cette mission ne prévoyait aucune récupération possible de Laïka : la cabine pressurisée dans laquelle elle se trouvait avait été soudée au dernier étage du lanceur.
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qu’il n’avait jamais été question de ramener vivante la chienne.
Révélation qui était venue rassurer les experts militaires de l’Otan, car elle prouvait que la science soviétique n’avait pas encore résolu le problème du retour à la Terre d’une tête de fusée balistique. Ramener Laïka sur Terre, même morte, aurait alors constitué un exploit considérable.
Spoutnik 2 se désintégra cinq mois plus tard, le 14 avril 1958, dans l'atmosphère au dessus des Antilles, après 2570 révolutions autour de la Terre. Les altitudes initiales du périgée et de l'apogée de l'orbite étaient de 200 et de 1600 kilomètres environ.
Comme le satellite effectuait une révolution en 104 minutes, la dépouille de Laïka aura parcouru une distance d'environ 100 millions de kilomètres avant de se consumer dans l'atmosphère, 163 jours après son lancement.
Ces photos prises par un astronome amateur, exceptionnelles pour ne pas dire uniques, représenteraient les 15 ultimes secondes de l'existence du satellite et de sa passagère, morte depuis 5 mois. Les ellipses bien visibles sur le 2eme document montrent les rotations que le satellite effectuait sur lui-même pendant sa descente.
Toutefois, en étudiant ainsi les effets d'un vol orbital sur un organisme vivant, cette expérience apporta aux soviétiques les renseignements nécessaires pour envisager des vols pilotés par des humains.
L'URSS lança en tout dix satellites Spoutnik.
Une première ?
Depuis 1947, de nombreux animaux ont fait des incursions dans l’espace à bord de fusées-sondes les amenant à vivre quelques minutes en apesanteur :
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ainsi, les Américains ont notamment fait voler en février 1947 des drosophiles jusqu’à une altitude de 100 km, plusieurs singes comme Albert I en juin 1948 (63 km) et Albert II en juin 1949 (133 km, mais la pointe s’est écrasée lors du retour), etc.
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Quant aux Soviétiques, ils n’étaient pas en reste avec, par exemple en juillet 1951, le vol des chiens Tsygan et Dezik à 100 km, etc.
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Si Laïka n’est donc pas le premier être vivant à atteindre l’espace, elle est toutefois le premier à rejoindre une orbite terrestre et, pendant plusieurs jours, à être la première voyageuse (forcée) de l’espace.
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Le 19 août 1960, un vol spatial ramène vivantes deux chiennes envoyées dans l'espace, Belka et Strelka suivi en 1961 par le Soviétique Iouri Gagarine.
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Trois ans plus tard, le 18 octobre 1963, une chatte nommée Félicette décolle depuis la base d'Hammaguir, au Sahara à bord d'une fusée française nommée Véronique.
Un exploit technologique ?
L’annonce du succès de Spoutnik 2 suscite immédiatement de vives inquiétudes aux Etats-Unis. Il ne s’agit plus seulement d’une petite capsule de 83 kg, mais d’un satellite lourd de 508 kg et, pour les militaires, le message est clair : le lanceur d’un nouveau genre est capable de lancer une arme nucléaire conséquente en lieu et place du satellite. L’opération apparaît donc comme un bond technologique par rapport au premier Spoutnik. Les médias américains parlent même de « Pearl Harbor technologique ».
Or les Soviétiques ne révélaient pas d’informations sur le lanceur. Et, en réalité, il s’agissait du même que celui utilisé pour Spoutnik 1. Il n’y a donc pas eu de nouvelle prouesse technologique, tout au plus la confirmation d’une certaine maîtrise du missile balistique…
Un coup politique ?
L’événement est abondamment exploité par la propagande soviétique.
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Premièrement, en soulignant la masse impressionnante du satellite, celle-ci annonce que la prochaine étape sera l’envoi de vaisseaux encore plus lourds… pour cette fois-ci des êtres humains,
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ce que laisse présager, deuxièmement, la présence de la chienne Laïka ;
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troisièmement, en lançant un nouveau satellite un mois seulement après le premier et, surtout, avant que les Américains ne procèdent à leur première satellisation, la suprématie soviétique se confirme.
Un succès ?
Spoutnik 2 et Laïka sont incontestablement un succès pour les autorités soviétiques qui, cependant, ne révèlent pas toutes les facettes de l’opération. En effet, après le succès de Spoutnik 1, Khrouchtchev ayant demandé une nouvelle première pour les cérémonies du 40e anniversaire, les spécialistes (sous la direction de Sergueï Korolev) n’ont eu qu’un court délai de quatre semaines pour concevoir et lancer Spoutnik 2 et Laïka.
Il leur a dès lors été impossible de prévoir un système de récupération de l’animal…
Le décès de Laïka serait intervenu au bout de cinq heures, en raison du dérèglement du système de régulation de température. Rien de tout cela n’a naturellement été évoqué par la propagande soviétique qui, durant 40 ans, a fait croire que la chienne avait été endormie au bout d’une semaine… pour éviter toute souffrance.
Il faudra attendre les chiennes Belka et Strelka en août 1960 à bord du Spoutnik 5 pour que, pour la première fois, des êtres vivants soient ramenés sains et saufs sur Terre après un vol orbital.
Réactions.
En France, l’aventure de Laïka fut quasi unanimement saluée.
Si Spoutnik 1 avait attisé la curiosité et un certain nombre de questionnement : qu’est-ce qu’un satellite artificiel ? A quoi peut-il servir ? Peut-il représenter une menace ? Spoutnik 2 a souvent été perçu comme une «prouesse renouvelée», pleine «d’espoir», s’inscrivant dans la «course des satellites».
Pour certains analystes, comme l’académicien Maurice Roy, le vol de Laïka annonçait assurément le futur voyage dans la Lune. Dans Jours de France datée du 16 novembre 1957, il considère que la prochaine étape de la course-compétition sera l’envoi d’hommes dans l’espace pour réaliser des «voyages cosmonautiques».
«Sacrifiée», la petite chienne aura néanmoins contribué à «ouvrir la route des étoiles», tel que l’écrit Radar, dans son numéro du 17 novembre 1957. Au cours des années suivantes, de nombreux hommages ont été rendus à Laïka, par des timbres, des chansons ou encore des statues et monuments…
Cinquante ans plus tard, l’écrivain et artiste britannique Nick Abadziz rend un vibrant et magnifique hommage en l’honneur de Laïka, à travers une poignante bande dessinée dont il en fait l’héroïne.
monument Tsiolkovsky à Moscou (détail du bas relief)