poussières d'étoiles

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Une place à prendre de JK Rowling

Une place à prendre de JK Rowling

 

D'un côté, Yarvil, coeur de la commune avec son journal, son centre commercial, ses cinémas, ses immeubles, ses cités sociales… de l'autre, le petit bourg de Pagford, niché au pied de l'abbaye, avec ses maisons bourgeoises, ses villas aux jardins bien entretenus, son unique épicerie, son salon de thé, son Conseil paroissial (presque aussi important qu'un gouvernement fédéral)…

Entre les deux, la cité sociale des Champs appartenant à Yarvil mais construite sur des terres de Pagford, usurpées par traitrise selon certains, et Bellchapel, la clinique de désintoxication, sise dans l'église désaffectée.
Administrativement, Pagfrod dépend de Yarvil mais le bourg jouit d'une certaine indépendance dans divers domaines. Howard Mollison, le président du Conseil paroissial, voudrait se débarrasser une bonne fois pour toutes de la tutelle de la cité des Champs et de la clinique, qu'il voit comme deux abcès purulents sur la face lisse de «sa» ville. Il n'a que faire des parias, des parasites et des drogués qui y pullulent et menacent la tranquillité de Pagford !
Le charismatique Barry Fairbrother est son plus grand opposant au Conseil. Mais voilà qu'il décède d'une rupture d'anévrisme et laisse une place vacante. La petite bourgade paradisiaque va alors révéler son vrai visage.

Ce décès va libérer une place autour de la table du Conseil, et deux camps vont s'affronter pour gagner.

D'un côté, nous avons les pro-Fairbrother, se battant pour la conservation du quartier pauvre (Les Champs) et de la clinique de désintoxication (Bellchapel) au sein du giron de la ville. De l'autre, les Anti-Fairbrother qui ne veulent pas que leur ville soit associée à la misère du monde et souhaite que la clinique soit fermée et le quartier défavorisé abandonné à la ville à côté.


Bon, le sujet étant posé, quels sont les protagonistes du livre, notables d'une petite bourgade du sud ouest de l'Angleterre très et trop rapidement présentés. Il m'a fallu au moins deux cents pages pour commencer à les identifier, d'autant que, diminutifs et surnoms viennent corser l'affaire.
Il y a dans ce roman tellement de personnages que l'on ne sait plus trop qui est qui (et le temps de s'en souvenir, on passe à un autre). J'avoue qu'à certains moments j'en arrivais à avoir mal à la tête à essayer de me souvenir qui était machin, avec qui il était marié, qui était ses enfants. Puis, j’y ai renoncé lorsque je me suis aperçue que les personnages sont centrés sur eux-même et n'ont que très peu d'interaction avec les autres.
Le récit, pendant près des 3/4 du livre (sur un total de 679 pages quand même), stagne et n'avance pas...

Par contre, l'action s'accélère aux trois quarts du livre, mais il est trop tard pour que la magie ait opèré sur moi : j’ai eu juste hâte que cela se termine pour passer à autre chose.

Le dernier quart, là ça bouge avec des rebondissements, des volte-face, des non-dits, des malheurs, des secrets dévoilés.


Bon à chaud (et maintenant à froid), je dirais que le livre ne m'a pas emballé.

Il paraît que l'auteur a mis du temps à "animer" ses personnages car elle souhaitait plonger le lecteur dans la même atmosphère que cette ville morne, statique, conservatrice, refusant le changement.

Bon, nous avons en 500 pages la décadence d'une ville et de sa population qui nous est relatée. Une société peinte non pas en rose mais de manière assez crue, abordant des thèmes durs comme la drogue, le viol, la pédophilie, la mal-être de la jeunesse, l'absence de point de repère, l'incompétence des services sociaux…

C'est long, c'est noir et contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture, pas drôle du tout.


Bon, de suite sachez qu'il m'a fallu 2 longs mois pour le finir (et pourtant je lis vite d'habitude) mais j'ai eu énormément de mal à accrocher et pas mécontente d'avoir enfin tourné la dernière page !
Je m’aime pas abandonné un livre et en le refermant ma première pensée a été : ça y est, c'est fait !

Que de soupirs avant d'en arriver à bout !

La deuxième pensée qui m'est venue à l'esprit était une question : «Qu'est- ce que j'aime trouver dans un roman ?» réponse : le suspens, l'humour, l'émotion, mais encore me sentir pleine de compassion à l'égard des personnages, avoir envie de savoir ce que chacun va devenir, sentir venir la fin de l'histoire…
Tout ce qu'il n'y a pas dans le livre de JK Rolling !

Une des raisons pour lesquelles j’avais accepté de lire ce roman était la quatrième de couverture : tragédie teintée d'humour noir, or je pense qu'il vaut mieux retirer le mot humour pour laisser le mot noir, car ce roman, je l'ai trouvé insipide au tout le long et noir sur la fin.
Les personnages sont pathétiques, les uns stupides, les autres rapaces, pervers, méchants… Je n'ai ressenti de compassion que pour Terri et sa famille qui avaient des circonstances atténuantes. On a vraiment l'impression de séjourner dans un panier de crabes ! Bonjour l'ambiance !
Dans ce roman, ce sont surtout les jeunes qui m'ont émue : des adolescents en crise, certes, mais lucides, jetant un regard sans complaisance sur leurs parents et le monde des adultes en général. Des jeunes trop mûrs car malmenés par la vie ; des jeunes qui ne veulent en rien ressembler à leurs parents mais qui sont déjà tellement meurtris qu'on se demande comment ils pourraient en être autrement.

 

Premier Extraits du livre :

C'est quoi qui compte, Arf ? demanda Fats après un long moment songeur et silencieux.
La tête doucement bercée, Andrew répondit : Le cul.
- Ouais, dit Fats, ravi. Baiser. C'est ça qui compte. Porlon ... Prolonger l'espèce. A bas les capotes. Se reproduire.
- Ouais, dit Andrew en riant.
- Et la mort, dit Fats. Il avait été choqué par ce cercueil, par sa réalité concrète, et choqué de se rendre compte à quel point, entre le cadavre qui se trouvait à l'intérieur et les charognards venus se repaître du spectacle, la frontière était fragile et inconsistante. Il ne regrettait pas d'être parti avant de le voir disparaître dans les entrailles de la terre. Obligé, non ? La mort.
- Ouais, dit Andrew soudain saisi par des visions de guerre, d'accidents de voitures, d'agonies flamboyantes, trépidantes et glorieuses.
- Ouais, dit Fats. Baiser et mourir. C'est ça, non ? Baiser et mourir. C'est ça, la vie.
- Essayer de baiser et essayer de ne pas mourir.
- Ou essayer de mourir, dit Fats. Pour certains. Prendre le risque.
- Ouais. Prendre le risque.
Un nouveau silence. Il faisait frais dans la caverne en fumée.
Et la musique, dit Andrew à voix basse en regardant les volutes bleues s'accrocher à la roche sombre.
- Ouais, dit Fats d'une voix lointaine. Et la musique.
L'eau vive du fleuve continua de s'écouler devant le Pigeonnier.

 

Deuxième extrait :

- Vous avez fait tout le trajet jusqu'à l’hôpital ? demanda Shirley, toujours sur le haut-parleur.
- Non, non, répondit Samantha en pensée, à mi-chemin, vu qu'on commençait à s'emmerder sévère, on a demandé à l'ambulance de s'arrêter pour nous laisser descendre.



31/08/2018
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