LA SEMAINE SAINTE 2/2
La Semaine Sainte
PAQUES
Pâques, issu (vers 980) du latin chrétien Pascha (substantif neutre traité comme un féminin, qui désigne la pâque juive) signifie, par métonymie, l'Agneau pascal et aussi la fête chrétienne.
Le mot est emprunté au nom grec neutre de même sens Paskha et celui-ci, par l'intermédiaire de l'araméen Pashâ, à l'hébreu biblique Pessah (= Pâque), que l'on a cru dérivé du verbe pàsah (= passer devant, épargner).
C’est l'une des plus importantes fêtes du judaïsme, célébrée le 14ème jour de la première lune de l’année juive, qui commémore à la fois le sacrifice de l'agneau pascal et la fête des pains azymes (= pains sans levain), auxquels sont associés le passage de l' ange exterminateur et le départ d'Égypte sous la conduite de Moïse (Exode 12, 1-36).
La Pâque juive commence au soir du 14 nissan (coucher du soleil) et dure 7 jours ou 8 jours (en dehors de la terre d'Israël). Aux temps du premier et du second Temples, les Juifs offraient en sacrifice un agneau pascal, la veille du 14 de nissan ; ils se rendaient à Jérusalem pour offrir ce sacrifice à Dieu, pratique qui fut d'ailleurs éliminée après la destruction du deuxième Temple.
Pâques, fête annuelle du calendrier chrétien qui commémore la résurrection de Jésus Christ (car d'après les Évangiles, c'est à l'occasion des fêtes de Pessah qu'eurent lieu la mort et la résurrection de Jésus) est une fête mobile, célébrée l'un des dimanches se trouvant dans la période du 22 mars au 25 avril. En effet, elle est fixée au premier dimanche après la pleine lune qui a lieu soit le jour de l'équinoxe de printemps (21 mars), soit aussitôt après cette date.
Le jour de Pâques sert de référence pour fixer les dates de plusieurs autres fêtes religieuses.
L'observance des cérémonies de Pâques comporte une période de pénitence d’une quarantaine de jours, le carême, qui débute le mercredi des Cendres et s'achève le jeudi saint (le vendredi saint et le samedi saint, on observe le jeûne pascal).
Les personnes de plus de 60 ans, les jeunes de moins de 18 ans accomplis et les femmes enceintes sont dispensés du jeûne.
2.1 la semaine sainte
La Semaine Sainte commence le dimanche des Rameaux (ils rappellent les branches brandies par le peuple de Jérusalem le jour où Jésus y fit son entrée), inclut
- le Jeudi Saint (jour de la Cène, dernier repas du Christ avec ses disciples avant son arrestation par des gardes du Sanhédrin après qu'il fut identifié par le baiser de Judas), voir 2.1.1.
- et le Vendredi Saint (jour de la crucifixion de Jésus-Christ). les Évangiles se contredisent. Il n'est pas exclu que Jésus ait été crucifié quelques jours après la Pâque juive et non le jour même (comme l'atteste les trois premiers Évangiles) ou la veille (comme le prétend le quatrième Évangile).Non seulement chaque Évangile présente une version différente des faits, mais encore certains passages ont été ajoutés par la suite : les derniers versets de l'Évangile de Marc n'existent pas dans les premiers manuscrits et le dernier chapitre de l'Évangile de Jean provient d'un autre auteur...Cependant, la vérité historique importe peu. Le Nouveau Testament donne à la Pâque juive un nouveau sens. La lecture littérale de la Bible permet de croire que la résurrection est l'annonce d'une vie après la mort. La croix devient alors le signe du passage de la vie de servitude à une terre promise... au ciel.
La période s'étendant du soir du jeudi saint au dimanche de Pâques est appelée le triduum pascal.
La semaine sainte s’achève avec la veillée pascale, pendant la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques.
Parmi les célébrations jalonnant cette montée vers Pâques – messe du dimanche des Rameaux, messe de la Cène du Seigneur, office de la Passion, Vigile pascale et messe de Pâques – l’une d’entre elles tient une place particulière : la Vigile pascale qui rassemble, par ses rites, tous les éléments du message de Pâques.
Les baptêmes d’adultes et de jeunes, qui seront célébrés cette nuit-là, rejaillissent sur toute la communauté et rappellent à chacun les promesses de son baptême.
Le commencement et la fin du triduum pascal sont traditionnellement marqués par une sonnerie de cloches à la volée pendant le Gloria de la messe.
Entre ces 2 sonneries, l’usage des cloches est prohibé.
2.1.1. Le dernier repas de Jésus a-t-il eu lieu le mardi, mercredi ou jeudi ?
la Cène a-t-elle eu lieu le mardi ? (Par Don Ariel Alvarez Valdés, 1998)
Il faut d’abord savoir que le jour commence pour les juifs, la veille au soir, vers 17 heures. Le lundi commence le dimanche soir, le mardi le lundi soir et ainsi de suite.
Parmi les manuscrits de Qumran, découverts en 1947, le Livre des Jubilés et le Livre d'Hénoch révèlent qu'au temps de Jésus, les juifs se référent non pas à un seul, mais à deux calendriers distincts :
- L'un, plus ancien, était basé sur le cours du soleil. Il comptait 364 jours et les mois y étaient répartis de façon que les fêtes, telles que le Nouvel An, tombassent toujours un mercredi. L’année commençait un mercredi, car, selon la Genèse, lorsque Dieu créa le monde, ce fut en ce 4ème jour (mercredi) qu'il fit le soleil, la lune et les étoiles, et que c'est à partir d’eux que commença le cours du temps.
- L’autre, lunisolaire, basé à la fois sur le cours du soleil et sur celui de la lune, aurait été adopté 200 ans avant J.-C., par les prêtres du Temple de Jérusalem. Dans ce calendrier, plus exact puisqu’il comptait 365 jours, la fête de la Pâque pouvait tomber n'importe quel jour de la semaine.
A cette époque il fallait beaucoup de temps aux changements pour s'imposer : c'est ce qui explique le fait qu’au temps de Jésus, bon nombre de gens continueront de suivre l'ancien calendrier et de célébrer les fêtes aux jours fixés par lui. Les Esséniens de Qumran, refuseront d'adopter le nouveau calendrier.
Ainsi donc, du temps de Jésus, deux calendriers sont en vigueur. L'un, le plus ancien, suivi par les classes populaires, et où le repas de la Pâque est toujours fixé au mercredi (c'est-à-dire à la soirée du mardi). L'autre, adopté par le sacerdoce officiel et où la fête de la Pâque peut tomber n'importe quel jour de la semaine. L'année où meurt Jésus, cette fête tombe précisément un samedi.
Si nous supposons que Jésus, se référant au calendrier le plus ancien, célèbre la dernière Cène avec ses apôtres le mardi soir, c'est-à-dire le jour où les gens du peuple prennent, eux aussi, le repas pascal, la contradiction qu'on relève dans les Évangiles disparaît automatiquement.
En effet, si Jésus la célèbre le mardi soir, les évangiles synoptiques peuvent affirmer que cet événement a eu lieu le jour même de la Pâque (Matthieu 26,17 ; Marc 14,12 ; Luc 22,1-7-14), car ils se réfèrent au calendrier ancien. Quant à Jean, qui suit le calendrier officiel, il dit que Jésus célèbre la Cène avant la fête de la Pâque (13,1), c'est-à-dire dans la soirée du jeudi, date retenue traditionnellement dans notre liturgie.
Si Jésus célèbre la Pâque le jeudi soir, il faut supposer que le Sanhédrin siège durant la nuit alors que la législation juive exige que tout jugement se fasse de jour. Selon le comput traditionnel, Jésus est condamné à mort par le Sanhédrin, le vendredi matin, veille du Sabbat et de la fête de la Pâque, alors que la Mishna défend de condamner à mort un coupable, la veille du Sabbat ou d'une fête. Enfin, la Loi juive défend de condamner quelqu'un à mort, dans les 24 heures suivant son arrestation.
Si la Cène a lieu le mardi, les incohérences disparaissent et un comput logique peut être établi :
- Mardi : dans la soirée, Jésus célèbre la Pâque. Ensuite, il va prier au mont des Oliviers, où il est arrêté. De là, il est conduit chez le grand prêtre.
- Mercredi : dans la matinée, a lieu la première session du Sanhédrin, qui procède à l'audition des témoins. Jésus passe la nuit dans la prison des juifs.
- Jeudi : seconde délibération matinale du Sanhédrin et condamnation à mort de Jésus que l'on emmène aussitôt chez Pilate. Celui-ci l'interroge puis l'envoie à Hérode. Jésus passe la nuit dans la prison des Romains.
- Vendredi : au cours de la matinée, Jésus comparait devant Pilate pour la 2ème fois. Pilate prononce la sentence (le crucifiement, au motif politique de rébellion, ndlr), le fait flageller et couronner d'épines. A 3 h de l'après-midi, Jésus meurt en croix.
La tradition confirme cette nouvelle hypothèse concernant la dernière Cène :
"Après avoir mangé la Pâque, le mardi dans la soirée, nous (les apôtres) nous sommes rendus au mont des Oliviers, et c'est au cours de la nuit qu'ils s'emparèrent du Seigneur. Le jour suivant, donc le mercredi, il demeura sous bonne garde dans la maison du grand prêtre..." [Didachê (catéchèse) des Apôtres (IIe siècle)].
"Le Christ fut arrêté le quatrième jour (mardi soir, mercredi pour les juifs). Nous jeûnons le mercredi, en souvenir de sa captivité. Nous jeûnons le vendredi, en souvenir de sa Passion." (Evêque Victorin de Pettau, + vers 304).
"Le Seigneur fut arrêté alors que commençait le mercredi (mardi soir), et il fut crucifié le vendredi." (Épiphanie, évêque de Salamine + en 403)
Le vendredi 7 avril 30, date de la crucifixion de Jésus la plus retenue, correspond au 16 nissan 3790 du calendrier hébraïque.
Si la Cène a eu lieu le mardi soir, elle a eu lieu au début de la fête de la Pâque qui commençait le 14 nissan au coucher du soleil (début du 15 nissan).
la Cène a-t-elle eu lieu mercredi ?
Un jour de différence, qui pourrait en déstabiliser certains...
La cène, le dernier repas que Jésus-Christ a pris avec les douze apôtres le soir du «Jeudi saint», s'est en fait déroulé un mercredi, affirme un universitaire britannique dans un livre publié par l'Université de Cambridge.
«J'ai découvert que la cène avait eu lieu le mercredi 1er avril de l'an 33», a déclaré au Times de lundi le professeur Colin Humphreys, de l'Université de Cambridge. Dans un livre intitulé The Mystery of the Last Supper (Le mystère de la cène), l'universitaire cherche à résoudre les contradictions qui intriguent depuis longtemps les historiens.
La preuve ? Un chronomètre
«Voilà le problème: les experts de la Bible et les chrétiens croient que le dernier repas a commencé après le coucher du soleil le jeudi soir et que la crucifixion de Jésus a eu lieu le vendredi matin suivant, à environ 9 heures. Les procès de Jésus ont eu lieu dans différentes zones de Jérusalem. Les experts ont parcouru Jérusalem avec un chronomètre pour voir comment l'ensemble de ces événements pouvaient tenir entre le jeudi soir et le vendredi matin: la plupart ont conclu que c'est impossible», souligne le professeur selon des extraits de son livre.
Les apôtres Mathieu, Marc et Luc disent que la cène était un repas de Pâque, tandis que Jean affirme qu'il a eu lieu avant la Pâque juive. «La solution que j'ai trouvée est qu'ils ont tous raison, mais qu'ils font référence à deux calendriers différents», explique l'universitaire. En réconciliant les deux calendriers, le professeur conclut que la cène a en fait eu lieu un jour avant le «Jeudi saint».
la Cène a-t-elle eu lieu jeudi ?
La date de la dernière Cène est liée à la date de la mort de Jésus. Or le problème connexe de la date de la mort de Jésus
et du caractère pascal de la dernière Gène est un des plus controversés.
Le Jeudi saint est célébré par les chrétiens en commémoration de la Sainte Cène (dernier repas du Christ).
Dans l'Évangile de Jean (13, 34-35), Jésus dit : « Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l'amour les uns pour les autres ».
Ce commandement est donné par Jésus à un moment crucial de son existence, lors du dernier repas, après avoir lavé les pieds de ses disciples, un geste d'accueil habituellement accompli par un esclave pour le confort des hôtes de son maître, puis désigné le traître Judas et institué l'eucharistie (Mathieu 26, 26-28).
Au Vème siècle en Gaule et au VIIème siècle à Rome, plusieurs messes sont célébrées le Jeudi saint : une messe du matin pour marquer la fin du Carême et une messe du soir en souvenir de la dernière Cène. Puis on ne garde que la messe du soir qui, après le concile de Trente, est avancée au matin. La réforme liturgique de 1955 la rétablit le soir. Le pape célèbre en outre, vers midi, une messe chrismale pendant laquelle il consacre les huiles devant servir pour les baptêmes et les onctions des malades.
Dans l'Église catholique et dans de nombreuses Églises protestantes, l'Eucharistie est célébrée le soir au cours d'une liturgie qui comprend la Sainte Communion. Dans la liturgie catholique romaine, l'officiant répète la cérémonie du lavage des pieds (pedilavium) : il lave les pieds de 12 personnes afin de rappeler la manière dont le Christ a lavé les pieds de ses disciples.
La cérémonie du lavement des pieds existe dans beaucoup de communautés monastiques. On la trouve chez les moines irlandais au IVème siècle, avant qu’elle passe en Angleterre.
Le Jeudi saint de l’an 1320, le roi Édouard d'Angleterre lave les pieds à 50 hommes pauvres.
Les rois de France lavent les pieds à 12 pauvres.
Le 24 mars 2016, le pape François lave les pieds de douze jeunes gens : quatre Nigérians catholiques, trois femmes érythréennes de confession copte, trois musulmans de différentes nationalités, un Indien de religion hindoue, et une assistante italienne ; pour pouvoir s'abaisser devant quatre femmes, François a fait modifier le Missel romain pour ouvrir aux femmes la possibilité de participer au lavement des pieds, lors de la messe du Jeudi saint ; le décret In missa in cena Domini du 6 janvier 2016 pris par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, explique que le Christ est venu donner sa vie pour le salut de tout le genre humain.
Le Jeudi saint, lors de la messe chrismale (elle peut être transférée un autre jour, par exemple le soir du mardi saint ou du mercredi saint), l’évêque bénit 3 sortes d’huile : l’huile des catéchumènes qui fortifie le futur baptisé dans son combat contre le péché, l’huile des infirmes ou des malades et le Saint chrême fait d’une huile parfumée par l’adjonction d’un baume (mélange de résines et d’essences naturelles).
La pratique de l’onction était répandue dans les peuples de l'antiquité, notamment chez les Égyptiens, les Grecs et les Hébreux, pour la consécration des prêtres et des rois. Le baume d'Aaron, employé pour sa consécration sacerdotale, était composé de divers parfums.
Dans l'Ancien Testament, les rois de Juda étaient appelés messies (= oints).
Le christianisme conserve ses rites qu'il associe aux cérémonies du baptême, de la confirmation, de l’ordination (le Jeudi saint est considéré comme la fête des prêtres), de l’onction des malades, du sacre des rois (avec la sainte ampoule) et de la consécration des églises et des autels.
Au cours de la messe chrismale, les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales, notamment celle du célibat.
A Rome au IVème siècle et en Gaule, le Jeudi saint est le jour de la réconciliation solennelle des pénitents (exclus de l'assemblée eucharistique en raison de graves péchés) et leur réintégration dans l'assemblée pour qu'ils puissent participer à l'eucharistie de Pâques. C'est le Vendredi saint en Espagne.
Dans certains pays, le Jeudi saint, l'évêque ramenait en farandole les pénitents réconciliés, en tenant par la main le premier d'entre eux.
Le 5 avril 2007, durant son homélie prononcée le Jeudi-Saint, dans la basilique Saint-Jean de Latran, le pape Benoît XVI déclare que Jésus a célébré la Pâque avec ses disciples probablement selon le calendrier de Qumran, et donc au moins un jour avant la date officielle de l'époque et que Jésus a célébré la Pâque sans agneau comme la communauté de Qumran qui ne sacrifiait pas d'animaux.
Ce lien entre Jésus et les Esséniens, connus grâce aux manuscrits de Qumran découverts au bord de la Mer Morte, est une hypothèse qui n'est pas encore acceptée par tous déclare Benoît XVI, qui ajoute qu'elle est la plus probable pour expliquer des contradictions apparentes entre les différents Évangiles qui racontent la vie du Christ (VIS).
En conclusion :
Il semblerait bien que Jésus ait bien célébré la Cène un mardi soir selon la vieille tradition sacerdotale et ce calendrier vénérable a légué au christianisme primitif l'usage de certains jours liturgiques.
Il semble donc bien que le milieu juif d'où sortaient les premiers chrétiens avait une préférence marquée pour le calendrier sacerdotal ancien.
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