- Statue en marbre de Le Verrier située à l’entrée de l’Observatoire de Paris.
- par Henri-Michel Antoine Chapu, 1889. Socle conçu par Lucien Magne, gendre de Le Verrier, bas-reliefs de Chapu
(Observatoire de Paris)
Au début du 19e siècle, un astronome de l’Observatoire de Paris, Alexis Bouvard, chargé de calculer les éphémérides d’Uranus, constata qu’il était impossible de représenter correctement par le calcul le mouvement de cette planète. Il eut l’idée que ce mouvement pouvait être perturbé par l’attraction d’une autre planète inconnue.
Plusieurs astronomes s’employèrent à essayer de vérifier cette hypothèse et de trouver cette nouvelle planète. François Arago, qui était en charge de l’Observatoire, demanda à un jeune astronome qui était alors assistant à l’École polytechnique, Urbain Le Verrier (1811-1877) de s’occuper du problème.
Le Verrier le résolut en 1846 grâce à de lourds calculs, et prédit la position de la nouvelle planète, qui fut trouvée presque immédiatement à l’observatoire de Berlin. C’est Neptune, la plus lointaine des 8 planètes du Système solaire. Le Verrier devint alors célèbre dans le monde entier. Il succéda en 1854 à Arago à la direction de l’Observatoire de Paris.
- Manuscrit autographe de Le Verrier
- Recherche de Neptune, deuxième approximation, 1846 (Ms 1063-27)
(Observatoire de Paris) -
Les résultats de Le Verrier, publiés le 29 aout 1846 après deux ans de calculs à partir de la trajectoire et des caractéristiques d'Uranus, conduisent l'astronome allemand Johann Gottfried Galle, assisté par son compatriote Heinrich Louis d'Arrest, à observer dans la nuit du 23 au à l'Observatoire de Berlin la planète à moins d'un degré de la position théorique déterminée par Le Verrier.
Rétrospectivement, on sait que Neptune avait été observée antérieurement par plusieurs astronomes parmi lesquels Galilée (dès 1612), Jérôme Lalande et John Herschel, mais ces derniers n'avaient pas détecté sa nature planétaire. La découverte mathématique de Neptune est considérée comme une confirmation de l'efficacité de la théorie de la gravitation de Newton. Comme le dit François Arago, « M. Le Verrier a aperçu le nouvel astre sans avoir besoin de jeter un seul regard vers le ciel ; il l'a vu au bout de sa plume »